« Qu’étais-je en son royaume ? Rien : aucun de mes raisonnements que je croyais tant soit peu objectifs n’était parvenu à franchir les remparts de sa plainte. Je n’étais que l’occasion d’une nouvelle mise en scène de sa détresse. [...] C’est elle qui définissait mon rôle, presque à son insu, choisissant pourtant avec un instinct sûr celui qui serait l’interlocuteur le plus adapté pour confirmer la longue et interminable mélopée de sa plainte. » [1]
« Elle veut voir le jour », dit Œnone dans Phèdre au moment où l’héroïne va entrer en scène ; la reconnaissance de filiation est, de ce fait même, attendue comme l’équivalent d’une naissance. » [2]
Frédéric Boyer, Sexy Lamb [3], Personne ne meurt jamais [4], Phèdre Les Oiseaux [5]
Choisir un ordre de présentation de ces trois livres qui paraissent simultanément aux éditions POL, est-ce que cela un sens ? Alors préciser succinctement ce qu’il en est de chacun d’eux, et au lecteur de les aborder dans l’ordre qu’il voudra, tout en soulignant que l’on pourra toujours établir des liens de l’un à l’autre livre malgré leurs différences génériques.
De Sexy Lamb*, on dira qu’il s’agit d’un essai, ou d’un recueil ordonné d’articles en forme d’essais, tentant par « différents écarts et différents styles, d’aborder [l’]hypothèse d’une élaboration littéraire et plastique du christianisme. » Personne ne meurt jamais*, porte en couverture la mention Roman, c’en est un et davantage. Quant à Phèdre Les Oiseaux*, c’est une pièce de théâtre, dont la première aura lieu à Lorient [6].
De l’un à l’autre livre, qui initia « La Bible nouvelle traduction » ne se fait pas oublier : finale de Sexy Lamb par exemple (mais le fil court tout le livre ) : « Épilogue, d’où vient la Bible ? » [7] ; dans Phèdre, la voix (off) de Thésée : « Les renards ont des tanières, les oiseaux du ciel ont des nids, mais moi je n’ai plus rien où poser ma tête. Nulle part. Sans savoir vers qui tourner mon regard. » [8] ; enfin Personne ne meurt jamais, « le grand schéma du salut sur la route empoussiérée de la haine et de la justice : le persécuteur est à son tour persécuté par sa victime. » ne manquera pas de rappeler La poursuite (cette course de vitesse, littéralement contre la montre) du livre qui précède [9].
Dans tous les cas, un travail littéraire, et chacun dans son genre, très abouti [10].
— Sexy Lamb De la séduction, de la révolution et des transformations chrétiennes
Pour aborder l’ouvrage, quelques préalables me semblent devoir être relevés :
— De l’occasion :
« Ces textes ont été écrits sur plus de dix années et jamais publiés jusque-là. Comme une sorte de journal improvisé, notamment durant les périodes de traduction des textes bibliques ou des Aveux d’Augustin. Ils tentent simplement par différents écarts et différents styles d’aborder cette hypothèse d’une élaboration littéraire et plastique du christianisme. Cela ne relève pas d’une démonstration mais d’un travail d’écriture personnel sur cette question-là. Je ne crois à rien d’autre qu’à cette méditation des Écritures et de l’histoire de leur formation et de leur réception. » [11]
On aura reconnu le maître d’oeuvre de La Bible Nouvelle Traduction, tel qu’il s’exprime dans la présentation qu’il en fait (je souligne en italiques) : « Cette traduction est aussi née d’une conviction sur la littérature. La littérature n’est ni un ornement ni un alibi. C’est une forme d’action sur la production de textes comme elle l’est sur les personnes. C’est une force de contradiction, de déplacement et de jeu. Être ainsi disposé envers la littérature assure à la Bible une nouvelle réception dans notre culture. La Bible elle-même ne se réduit pas à un « beau livre ». Elle n’est ni facile ni toujours agréable à lire. Et cette résistance est peut-être sa vraie dimension littéraire. Ajoutons que, sans un tel travail de la littérature contemporaine, les œuvres de nos origines seraient condamnées au statut de lettres mortes réservées aux initiés, savants ou pieux. L’effet de la littérature est de rendre à l’écriture des textes anciens leur beauté, faite d’emprunts aux chants, aux mots, aux rythmes du moment, d’une saison, d’un temps [...] [12]. »
— Du titre :
« Le christianisme s’est construit et inventé sur cette capacité à « saisir l’impossible » par des opérations narratives et poétiques. Ainsi la figure de l’agneau sacrifié, saigné et dévoré, fragile et attendu, sera littéralement transformée par l’espérance et la littérature chrétiennes, et au cœur même des écritures juives, comme figure royale et divine, instance du Jugement ultime alliant colère et douceur. Une figure de séduction absolue, la plus plastique qui soit, permettant ces renversements symboliques libérateurs entre victime et royauté, faiblesse et force, innocence sacrifiée et instance de jugement. Sexy parce que cette figure est littéralement séduction, lieu obscur du désir, et que la sexualité, absente des écrits canoniques portant sur Jésus, deviendra l’énigme sans doute déchirante de sa séduction, de sa présence-absence parmi nous, et entre nous. Est-ce la raison de ce titre Sexy Lamb ? Il est tiré d’un vers du poète américain Allen Ginsberg (1926- 1997), pris dans un formidable recueil qui s’ouvre sur un kaddish à sa mère défunte, Naomi. » [13]
— Du texte :
Ceci posé, ces notes rassemblées en forme d’essai, il faut aussi en donner le ton : « Il est possible que la naissance de ce qu’on appellera le christianisme soit comparable à l’apparition du rock’n’roll. » C’est dire à la fois une écriture, mais aussi une prise de position. Qui aura peu à voir avec les ouvrages sui generis, savants ou apologétiques, mais un travail littéraire qui a recours aux ressources tant du récit que de la poésie, du dialogue intérieur et de l’adresse au lecteur, voire de la performance. Les chapitres "Comparable à l’apparition du rock’n’roll, et "Une histoire à raconter de plusieurs façons", sont emblématiques du style et de la démarche de l’auteur, vitesse, énergie, surprises. On est loin des "histoires saintes" [14] et autres images pieuses d’une catéchèse et de la culture d’un temps où seuls les clercs avaient accès aux textes. À lire par exemple : « Il n’y a de très troublant que sa gloire qui ne repose explicitement sur rien. Elle est celle de chacun d’entre nous. Une raison de plus, sans doute, d’avoir peur de nous. » (127)
Je ne m’attarde pas sur ce qu’évoque très bien le site de l’éditeur : « Plusieurs textes composent ce livre : d’abord une sorte de récit de la chute de Rome (410), puis différentes tentatives de raconter les débuts du prophète juif galiléen Jésus. La question de la séparation avec le judaïsme. » Pointant toutefois : « Mais le livre est aussi une tentative poétique au cœur même de la tradition chrétienne. Comment raconter ça autrement aujourd’hui ? » Pour faire agraphe avec le livre qui suit, je souligne comment procède Frédéric Boyer relativement à l’événement fondateur, au chapitre « La fiction de l’absence » (comme un titre pris à Blanchot) et plus particulièrement ce qui concerne le final de Marc, et la manière dont il le lit :
« Il faut lire [...] le plus beau et bouleversant final originel des récits évangéliques, [laissant le récit ouvert sur la disparition, le silence et la tristesse ] celle de Marc :
« les femmes s’enfuirent du tombeau, stupéfaites et tremblantes. Elles ne dirent rien à personne. Elles avaient peur. » Là s’achevait primitivement le récit évangélique mais bientôt, une fois apparues les premières communautés chrétiennes, on ne comprit plus que les derniers mots soient le silence et le tremblement des femmes. / Ce final de Marc est une scène éblouissante. / Il provoque un effroi libérateur. Un dénouement tranchant comme un bistouri. Car cette disparition est une délivrance : c’est la fin de l’attente. Ce qu’on appelle, plus tard, résurrection est un relèvement possible qui n’a lieu que de l’absence et par le vide, créé par la mort et la disparition, comme pour en finir avec le culte de la mort, comme pour en finir avec le culte des morts. ».
(Ce n’est que plus tard, probablement au tout début du 1er siècle, que fut ajouté un final dit « canonique » qui raconte les apparitions du disparu.(90-91))
— Personne ne meurt jamais
Certains se souviendront de Serge Leclaire : On tue un enfant [16] ; d’autres de la mention de ce livre dans L’Écriture du désastre (en regard de (Une scène primitive ?) [17]) ; d’autres qui auront récemment lu Agonie terminée, agonie interminable [18], en auront ainsi entendu parler. D’autres, frottés de psychanalyse, auront retraduit primitive agony à raison d’une relecture de Winnicott : « La crainte de l’effondrement » [19], ou ne manquant pas de relire les mythes, leur seront remontées en mémoire Les enfances Narcisse [20], les leurs en somme.
Qui n’aura rien lu de tout cela, pourra parfaitement s’en dispenser et n’en pas moins apprécier, non sans un certain effroi, ce livre qui questionne « l’adulte » aux prises avec son in-fans, ils sont en guerre — se réconcilieront-ils — à quel prix, qui intercèdera en leur faveur ?
Faut-il donner l’économie (narrative) de ce livre ? on le peut, mais cela ne dira rien de la force d’écriture qui la supporte.
Par exemple de ces premières pages où s’indiquent vie/mort/mémoire/héros, toute une histoire :
« Une immense couverture jetée à même le sol dans ce qui serait un camp militaire au milieu de nulle part. Une couverture comme un lac sombre froissé immobile, de la fixité d’une pierre liquide.
Sur laquelle des hommes dorment vêtus de leurs uniformes sales et défaits. [...]
Un peu plus loin dans les herbes croisent dans l’ombre de très petits animaux parfois accrochés les uns aux autres comme cela arrive aux êtres vivants sans idée d’un autre monde que celui au bout de leur vision et de leurs sens. Sauterelles aux fines jambes de danseuses vertes. Musaraignes de velours. Scarabées la carapace cirée. Petits observateurs sans mémoire, vissés dans l’herbe ou l’écorce, ou la poussière, témoins d’une vie parallèle minuscule et puissante.
En lisière du camp un homme veille assis sur une pierre près des soldats endormis. Probablement leur chef. [...] Il porte une barbe de plusieurs jours comme celui qui est resté longtemps sans comprendre ce qui se passe autour de lui avant de se rappeler, beaucoup plus tard, qu’il a le cœur brisé. »
Et bien sûr, d’autres coeurs seront brisés, d’une mère, d’une amante, d’une conférencière (empiégée par sa conférence), de la gardienne du zoo : le nôtre... Comme dans une sorte de scène primitive ou fondatrice, le héros enfant s’était vu mis en présence d’un rhinocéros (23-30), image de solitude et d’injuste condamnation, mais celle de la peau dans laquelle il se serait glissé [21] ; adulte, retour de guerre (pour enterrer la mère), alourdi du poids des meurtres que celle-ci appelle, dont celui d’un enfant-soldat, il retourne, dans ce zoo, y amenant un enfant de rencontre, qui lui échappe, la gardienne se révèle gardienne du sens : que le père disparu disparaisse à jamais.
On l’aura deviné, un livre qui ne laisse pas indemne son lecteur (gageons que ce récit puisse conduire à un travail sur soi non négligeable), d’autant que la narration est emmenée avec maestria, le souffle en est puissant, la qualité de poésie, la force des dialogues, y compris du dialogue intérieur, les pensées du narrateur donnent un rythme soutenu à la progression, on tourne autour d’un secret qui aimante une vie et en même temps n’en est pas un, puisque les faits en définitive importent peu, comme le manifeste cet « échange » :
« On est toujours à la recherche de quelque chose ou quelqu’un. On se raconte des histoires sans raison. Et des choses, c’est tout.
Comme quoi ?
Notre impuissance à changer le cours des choses. Quelque chose comme ça. Notre foutue peur du changement. »
Toutefois, la recherche est infinie. Ainsi :
« Et pour finir sa petite odyssée cet homme s’imagine être retourné aux mêmes lieux chercher les mêmes actions disparues pour les mêmes effets magiques longtemps rêvés. Même s’il lui était difficile de croire qu’il puisse y retrouver les mêmes personnes à la caisse et aux portes d’entrée et de sortie. Mais le regard à l’entrée était bien le même et ne bougeait pas. Il s’était comme incrusté tout autour dans l’espace. Un même regard qui occupait tout le ciel gris. Un regard de nocher pour lequel les vivants sont là, chacun comme il peut, comme il peut être quelque part. Au bord de disparaître avec cette incertitude cruelle qui agite leurs corps encore chauds et les rend à la fois si douloureux et comiques. » (153)
L’on pourrait gloser à l’infini sur ce paragraphe, qui désinstallera le regard ou non sur ce texte, son auteur, la manière de l’inscrire. Sans doute faut-il aussi insister sur deux autres données qui en rendent la lecture prenante, l’humour qui ne fait jamais défaut, parfois de manière inattendue, et la tendresse pour les personnages porteurs du message qu’ils portent sur eux sans le savoir et qu’ils ont à transmettre à eux-mêmes (128-129)...
— Phèdre Les Oiseaux suivi de Texte pour une voix off (Thésée) et de Chants pour d’autres voix
revenir.
Mais à la première occasion je reviens.
Je reviens percer un coeur que j’adore.
Les figures de la tragédie grecque demeurent sources d’inspiration et de réflexion, Freud et la psychanalyse l’ont rappelé. A la lecture de Phèdre Les Oiseaux, il n’est pas vain, me semble-t-il d’évoquer un livre de Monique Schneider, La Cause amoureuse (sous-titre Freud, Spinoza, Racine) [22] ; non qu’il puisse servir de "grille d’analyse" de la nouvelle pièce de Frédéric Boyer, mais juste parce que le personnage de la tragédie de Racine (et ses lointains modèles, Euripide, Sénèque, la mythologie) hante à sa manière notre culture, et à l’instar des personnages bibliques aux origines de celles-ci (cf Abraham Remix) réclame un nouveau souffle, manière d’apprivoiser l’inaimé en soi [23]. Il y va en effet de l’originel, du petit message cousu dans la doublure du vêtement dont Personne ne meurt jamais donnait la teneur :
Dans une sorte de prologue, s’inscrit la raison du retour de Phèdre :
« Phèdre revient pour nous avertir que nous n’avons toujours pas entendu son histoire d’emprunt, que nous n’avons toujours pas compris que cette histoire était la nôtre, qu’elle revenait dans notre langue perdue.
Phèdre abjure sa propre histoire sanglante.
Et dénonce notre histoire contemporaine.
Elle revient de partout dans le monde. Elle a cru la maison vide. »
Et nous assistons dans un premier temps, en cinq scènes, aux retrouvailles de Phèdre et d’Hippolyte (désigné comme « un homme », n’importe quel homme d’aujourd’hui, qui attend lui aussi quelqu’un ou quelque chose). Puis la voix "off" de Thésée offre à cette histoire un contrepoint, auxquelles d’autres voix, séparément ou en choeur, apportent à la suite les leurs : ces chants sont très beaux, souvent litaniques, il y en a treize, on pourrait les appeler « les variations Phèdre », le troisième n’est pas sans faire penser aux « portraits » de Liliane Giraudon [25], à ceci près, c’est que c’est toute l’histoire que traverse ainsi notre héroïne, qui « a connu Ézéchiel, Ulysse, Priam et Allen Ginsberg. »
A cet égard, je renverrai volontiers au chapitre « Performance de la transformation » de Sexy lamb, suggérant que ce qu’écrit Boyer du christianisme, vaut tout aussi bien pour Phèdre : « Cette histoire, jadis connue, est depuis longtemps devenue un fantôme d’histoire. C’est une histoire pleine de trop d’histoires, devenue aujourd’hui illisible à tel point qu’elle mérite d’être racontée de nouveau et autrement. » et encore : « [faire] de cette histoire l’histoire même qui nous fabrique : l’imaginaire et le symbolique qui traversent nos corps et nos mémoires, nos regards, nos morales, nos crimes. Sexe, beauté et destruction. Mort et vie. La tombe et l’au-delà. » [26]
La performance sera aussi littéraire : la performance dramatique ne le serait pas si la langue n’était celle du poème, qu’elle mêle le noble au trivial, l’épique au banal. À son invitation, se rendre :
Je suis revenue vider chez vous tous mon coeur plein comme un opéra sanglant.
Approchez-vous. Courez au secours de mon désir puisqu’il est là-dedans qui n’ose se montrer. Pourquoi garder vos coeurs comme des soupiraux de tôle ? » [27]
[1] Jean-François Noël, Le Point aveugle, Octobre 2000 [2003], p. 19. Le paragraphe in extenso :
« J’avais cessé de parler ; ce que je disais ne semblait pas pouvoir atteindre ce royaume imprenable, où seule, comme une héroïne de roman-feuilleton, elle se lamentait sur ses amours déçues, sur la trahison et sur tout le cortège habituel de la détresse humaine, malheureusement ordinaire. Qu’étais-je en son royaume ? Rien : aucun de mes raisonnements que je croyais tant soit peu objectifs n’était parvenu à franchir les remparts de sa plainte. Je n’étais que l’occasion d’une nouvelle mise en scène de sa détresse. J’étais tour à tour, au gré de ses rêveries éveillées, son confident, son amant, son père ou son frère. C’est elle qui définissait mon rôle, presque à son insu, choisissant pourtant avec un instinct sûr celui qui serait l’interlocuteur le plus adapté pour confirmer la longue et interminable mélopée de sa plainte. »
[2] Monique Schneider, La cause amoureuse, Freud, Spinoza, Racine, Seuil, 2008, p. 191. La quatrième précise : C’est sur fond d’interdit de naître que s’imposera l’urgence amoureuse, ouverte aussi bien sur le risque sacrificiel que sur l’impératif émanant de diverses sources : « Vivez. »
Phèdre, occupe en effet une place de choix dans la réflexion de Monique Schneider, ici intitulée : « L’éros racinien et l’interdit de naître. » (chapitre III, 191-276) In extenso :
« Qu’il s’agisse de rencontrer l’autre comme Urheber (auteur) de soi-même, selon l’hypothèse freudienne, ou de le poser, en une construction imaginaire, comme cause de son propre conatus, ainsi que le veut la démarche spinoziste, la tension qui habite l’amour est étroitement connectée à une exigence de filiation. Filiation qui peut être située dans le passé, ce qui garantirait ce que Maria Torok nomme un « droit de cité », ou attendue de l’enchaînement actuel des paroles et des événements.
« Elle veut voir le jour », dit Œnone dans Phèdre au moment où l’héroïne va entrer en scène ; la reconnaissance de filiation est, de ce fait même, attendue comme l’équivalent d’une naissance. »[[Monique Schneider, La cause amoureuse, Freud, Spinoza, Racine, Seuil, 2008, p. 191. La quatrième précise : C’est sur fond d’interdit de naître que s’imposera l’urgence amoureuse, ouverte aussi bien sur le risque sacrificiel que sur l’impératif émanant de diverses sources : « Vivez. »
[3] Frédéric Boyer, Sexy Lamb, De la séduction, de la révolution et des transformations chrétiennes, éditions POL, 2012.
[4] Frédéric Boyer, Personne ne meurt jamais, éditions POL, 2012.
[5] Frédéric Boyer, Phèdre Les Oiseaux, éditions POL, 2012.
[7] Sexy Lamb, op. cit., pp. 192-194.
[8] Phèdre, op. cit., p. 76.
[9] Personne ne meurt jamais, op. cit., p. 152. Le chapitre, « La poursuite » dans Sexy Lamb, pp. 161-163, l’illustre particulièrement.
[10] La bibliographie, témoigne comme l’auteur aborde tous les genres, depuis le récit au poème en passant par la traduction, et aujourd’hui le théâtre. certains laissèrent une trace mémorable : Comme des anges, « Nous nous aimons », Orphée **, Aveux (Confessions d’Augustin).
[11] Sexy Lamb, op. cit. pp. 13-14.
[12] La Bible Nouvelle Traduction, Bayard, Mediaspaul, 2001, p. 25.
La concernant, on pourra consulter :
— le dossier de la revue Vacarme, n°17, hiver 2002 (et en particulier la Bible : travail en cours),l’entretien avec Frédéric Boyer et Olivier Cadiot réalisé en juin 2000, et le dossier dans son intégralité.
— Les tribulations d’une Bible dans les médias, le dossier de presse de la « Bible des écrivains » par Pierre Lassave (Archives de sciences sociales des religions (publication EHESS), n° 134 | 2006 : Varia, pp. 9-35. Un article particulièrement documenté, construit, stimulant (Bayard n’est pas Le Cerf, et un jésuite n’est pas un dominicain).
— Enfin, on pourra lire Voici les noms, la traduction de François Bon, et, la précédant, les réponses à Belinda Cannone et à Patrick Kéchichian, à propos de sa participation à l’entreprise de Frédéric Boyer (réticences, découvertes, etc.).
[13] Sexy Lamb, op. cit. pp. 12-13 (introduction, téléchargeable). Voici les vers du poème, et leur traduction :
the day of the publication of the true literature of the Ameri- / can body will be day of Revolution / the revolution of the sexy lamb / the only bloodless revolution that gives away corn
le jour de la publication de la vraie littérature du corps Amé- / ricain sera jour de Révolution / la révolution de l’agneau sexy / révolution non sanglante qui garantira graille et connerie
Voici le poème : « Death to Van Gogh’s ear ! » (À mort l’oreille de Van Gogh), et voici le recueil d’Allen Ginsberg : Kaddish, Traduit de l’américain par Mary Beach, adapté par Claude Pélieu, Christian Bourgois éditeur, 1985 (édition bilingue), la citation aux pp. 134-135.
[14] Les entretiens menés par Suzanne Doppelt avec Pascalle Monnier d’une part, Marianne Alphant, d’autre part, donneront à une génération de se reconnaître dans un autre temps de la transmission — pour ce qui est de François Bon, se reporter à la note 14.
[15] Personne ne meurt jamais, op. cit. pp. 160-1.
[16] Le célèbre texte de Serge Leclaire a connu sa première parution en 1975, aux éditions du Seuil, dans la collection Le Champ freudien ; c’est comme l’on dit, un classique, disponible dans la collection Points.
[17] Maurice Blanchot, L’Écriture du désastre, Gallimard, 1980, pp. 110-111 et 115-117.
[18] Philippe Lacoue-Labarthe, Agonie terminée, agonie interminable**, éditions Galilée, 2011, pp. 138 sq. qui examinent plus particulièrement, la lecture blanchotienne de Leclaire et de Winnicott.
[19] Adam Phillips, Winnicott ou le choix de la solitude,, éditions de l’Olivier, 2008, traduction de Michel Gribinski, qui y revoit celle de primitive agony collection Penser/rêver.
[20] Claire Nouvet, Les Enfances Narcisse**, éditions Galilée, qui d’entrée de jeu, se réfèrent à la scène primitive, telle que Blanchot, à la page 191, cette fois de L’Écriture du désastre, inscrit le mythe de Narcisse.
[21] Lire aux pp. 26-27, comment est décrit ce « moi-peau » en armure de chevalier.
[23] L’expression, d’Yves Bonnefoy, donna son titre à la recension d’une lecture de Jouve par Muriel Pic.
[24] Deutéronome, 30, 15, traduction de Leo Laberge et Jean-Luc Benoziglio, La Bible Nouvelle Traduction, v. Personne ne meurt jamais, p. 128 (« chapitre du messager », pp. 121-130).
[26] Sexy Lamb, op. cit. pp. 110-111.
[27] Phèdre Les Oiseaux, scène III, pp. 67-68.