28/10/09 — Claire Nouvet, James Sacré, Philippe Beck
Tous les mots ne sont-ils pas mus par un désir ? Dire ou comprendre le monde par exemple ; mais le monde, on le sait, n’en finit pas d’échapper à leur désir.
Le poème qui pétrit les mots voudrait-il mieux conduire ce désir ? Et mieux saisir le monde ? En vain sans doute : autre objet du monde, il se perd en sa boulange.
Son désir et le monde échappent au poème qui reste obscur à lui-même... à moins que ton œil et ton oreille, lecteur, ne le sauvent de sa nuit.
James Sacré [1]
Enfances Narcisse, Claire Nouvet
« Le beau appelle » [2].
Avec Enfances Narcisse, aux éditions Galilée [3], Claire Nouvet offre au lecteur un maître livre [4] Pointu, passionnant, et vraisemblablement dérangeant.
Puisqu’il s’agit, en fin de compte, par delà une lecture renouvelée, et profonde du mythe de Narcisse et Écho au chapitre III, des Métamorphoses d’Ovide, d’un ouvrage qui pose très essentiellement la question de l’écriture et de soi, je voudrais tout d’abord poser en écho ou comme en exergue, à l’heure où prolifèrent les écritures de soi, deux extraits en provenance de L’écriture de soi ce lointain intérieur [5] d’Alain Milon, aux éditions encre marine [6].
« En réfléchissant sur les diverses postures que prennent les statues, N. Sarraute [7] pousse la langue dans ses retranchements jusqu’à faire du mot une matière silencieuse dont le principal effet est de fixer les choses plutôt que de les figer. Le mot vit encore quand il fixe la vie dans une posture dont on sait qu’elle est juste le moment d’une métamorphose. Par contre, en figeant les choses, le mot perd sa fonction de passerelle : le figement s’inscrit alors dans un état de statufication faisant de l’accueil un écueil. »
« Le passage de soi à soi pour tous est l’occasion de faire de son écriture un recueil de possibilités. L’écrivain s’accueille ainsi dans son propre texte à condition de s’accepter comme recueil d’une écriture étrangère. En laissant ainsi une place à l’autre, il s’ouvre tout en s’affirmant. Ce métissage lui permet de parler de soi pour que l’autre se reconnaisse dans l’écriture qui l’accueille. Mais le recueil n’est pas une addition de textes différents. Il est davantage le lieu d’une soustraction. [8] »
Il semble en effet possible de faire entrer en résonance ces extraits avec les questions que pose Claire Nouvet à son lecteur, et par delà aux auteurs, en relisant Ovide, armée des concepts de la psychanalyse (Lacan pour le stade du miroir, Winnicott pour la « primitive agony » [9]) de la critique, plus particulièrement de Blanchot et de L’Écriture du désastre, ouvrage qui s’il ne cite pas directement Winnicott, relance à plusieurs reprises une question entre parenthèses : (Une scène primitive ?).
En prenant pour la première citation le texte d’Ovide [10] :
Adstupet ipse sibi vultuque inmotus eodem
Haeret, ut e Pario formatum marmore signum. (v. 419-420.)
Il s’extasie devant lui-même ; il demeure immobile, le visage immobile, semblable à une statue taillée dans le marbre de Paros.
Et pour la seconde, lorsqu’au « répons » — « invitatoire », tout à la fois — : Coeamus ! joignant le geste à la parole, Echo veut à lui s’entrelacer, Narcisse s’exclame :
« Emoriar quam sit tibi copia nostri. » (v. 391)
« Plutôt mourir que de m’abandonner à toi ». Littéralement, « je préfère mourir que te laisser mes richesses » (copia).
Du narcissisme ici pointé comme figement d’une peur première de perdre. Il est flagrant pour le lecteur moderne que le latin copia puisse aussi signifier copie, réplique, écho, et qu’ici Narcisse craint donc de perdre ce qu’il croit être, ce qu’en fait il ne saurait être si ne lui était donné(e) Echo et s’il ne savait accueillir sa propre parole altérée qui pourrait le faire lui-même.
Psychanalyste avant l’heure, Ovide (mais Claire Nouvet ne dit-elle pas que Lacan écrit latin ?) rejoint ici les considérations sur le destinal d’Yves Bonnefoy dans Deux scènes, c’est frappant :
« La scène primitive, cette sorte de scène primitive en tout cas, est occasion d’un choix entre le néant et l’être, c’est le moment d’une décision qui peut être de relever le défi de ce qui fair peur, de prendre en mains la vie à venir. » (p. 45)
L’enfant a déjà vu ce que plus tard il saura peut-être reconnaître. [...]. Nous sommes lui. (p. 82) [11]
Aussi Claire Nouvet ne s’attarde nullement sur la légende d’une fleur ou du rocher qui répercute une voix, aussi habile et il l’est, soit le poète, mais tout en serrant au plus près les motivations du texte, revisite ce que l’on a coutume d’appeler narcissisme, et de voir en quoi la création littéraire a partie liée avec cette dimension psychologique de l’être, dont Ovide offre une brillante étiologie. Anne-Emmanuelle Berger l’a noté dans son grand article de la revue Littérature : Dernières nouvelles d’Écho [12], Claire Nouvet a su mettre en évidence, à la différence d’un John Brenkman, sur l’analyse duquel elle s’est jusqu’à ce point appuyée, le rôle d’Echo dans la fiction.
Echo figure en quelque sorte le désir dans la langue (Coeamus), et lorsque Narcisse le redécouvre spéculairement (Iste ego sum), il ne peut le vivre. Figé qu’il est dans la répétition sans différence, alors que réduite à presque rien de langage (condamnée à répéter les derniers mots) le désir donne à Echo, aux aguets, aux écoutes, de transformer en vive parole, des mots, des sons de rien.
Néanmoins, et Narcisse aux Enfers le confirme, le mythe de Narcisse est bien un mythe fondateur, et je cite longuement la page 142 :
“Le narcisse est blanc, aussi blanc qu’une statue d’ivoire, aussi blanc et mortel qu’une imago. Mais il est également rouge au centre. Rouge sang, la différence endure. Alors que l’identification au simulacrum mortifie l’ego et le corps, une différance à soi vitale est maintenue en réserve au coeur même du royaume mortel des images.
Cette différance à soi donne lieu à l’autre. C’est là - dans la différance de l’auto-répercussion - que l’autre est destiné à apparaître. Terreur de Narcisse est en effet porteuse de vérité [13]. Il se prend pour un autre qu’il aime, et se fait par là même l’incarnation de cette vérité qu’il est incapable de reconnaître : l’autre ne peut s’avancer que dans le cadre du narcissisme.
Loin de pouvoir être simplement séparé du « moi », il n’est vu et aimé qu’en surimpression au « moi », à la place du moi. Aucun espoir de pouvoir simplement opposer amour de soi et amour de l’autre. L’amour sera plus retors qui exige de se débattre avec leur accouplement.
Alors même que l’on croit aimer l’autre « à la place » du moi, le mythe de Narcisse signale que cet autre est aimé au lieu même où le moi se tient. Que Narcisse puisse se prendre pour un autre indique en effet que tout autre, et même l’autre le plus apparemment hétérosexuel, puisse tenir lieu de « moi ».”
« Tous les poètes sont des Narcisse. »
Claire Nouvet rappelle cet emprunt à Schlegel de Maurice Blanchot, qui p. 205 de L’Écriture du désastre, en appelle à cette figure pour dénoncer l’illusion de l’espoir humaniste. Ajoutant : Le poète est Narcisse, dans la mesure où Narcisse est anti-narcisse : celui qui détourné de soi, portant et supportant le détour, mourant de ne pas se reconnaître, laisse la trace de ce qui n’a pas eu lieu.
A cette brillante analyse — Blanchot écrit Blanchot — se fondant sur une lecture brillante de la "primitive agony", Claire Nouvet [14] répond lumineusement :
“« Tous les poètes sont des Narcisse », non parce qu’ils s’affirment, mais parce qu’ils répètent, en écrivant, l’émergence d’un moi d’emblée mortifié, frappé d’une altérité qui ruine la possibilité d’être simplement et uniquement soi. L’écriture répète cette frappe originelle, cette mortification qui ne saurait être vécue à la première personne puisqu’elle ruine précisément le « je », le réduit au statut d’un fantôme, d’un « moi sans moi ».
« Moi sans moi », comme Narcisse, mais qui, à la différence de Narcisse, accepte de prendre le risque d’en faire l’épreuve [15], d’en souffrir la douleur au lieu de l’anesthésier. [...]
Le poète est anti-Narcisse, me semble-t-il, quand il prend le risque de se réveiller de la narcose narcissique et de faire l’épreuve de cette douleur. Il n’est qu’une figure qui flotte sur un mutisme, une irréductible enfance. C’est quand il sait (il le sent) qu’il n’a strictement rien à dire et rien à désirer qu’il commence, peut-être, à écrire.”
Après Blanchot, à la lumière de la psychanalyse (de la primitive agony, du stade du miroir) revisitant les mythes de Narcisse et d’Echo dans le texte d’Ovide, Claire Nouvet vient nous redire que la littérature est une intelligence, l’éternité retrouvée dans le récit des Enfances, avec ses drames muets, insus, mais que des images, dans la traduction d’Olivier Sers, par exemple cette trouvaille : « Fleur des garçons » ! mais que des sons : « Le vit la nymphe à voix qui jamais n’interpelle, /Et qui toujours répond, Echo la résonnante » qui en vivante rythmique, conduisent à L’Art d’aimer.
Toute la lyre
Complémentairement, mais brièvement, deux titres retiendront l’attention :
— Le désir échappe à mon poème
Ce recueil de trois textes de James Sacré [16] , dont le dernier évoque le peintre Mohamed Kacimi, est accompagné, en hommage à l’ami disparu, de dessins inédits de celui-ci.
Un jour le visage du peintre n’est plus là
Ni sa main parmi des matières, des couleurs
Le premier est une « Petite note sur le désir d’écrire », faisons lui « Écho » :
Ce geste qu’on a pour écrire, le désir de toucher à quelque chose de bouleversant et de nu dans le monde : la langue des autres qui est aussi la mienne. Et sans rien savoir de ce qui arrive.
Quand quelqu’un a lu mon poème, "t’as aimé ?" que je demande. Comme si on venait de coucher ensemble ; sans qu’on sache si même on était ensemble.
Coeamus ! Encore ?
Le second texte : « Le mot chair, tous les autres », et voilà l’Enfance :
Le mot chair (ou la chose) qui s’est aussi construit tout autrement gourmandise qu’on a vécue retour à l’école en passant sous les cerisiers déjà dans les champs après le haut de la côte presque en sortant du bourg, cerises cœur de pigeon les premières dans le feuillu des branches basses quelque chose de neuf et de parfait : qu’on a mis dans le mot plaisir. Mais dans la chose ?
— Lyre Dure
Qui s’étonnerait que je retienne la coda de Lyre d’& XIV ?
Tu accommodes le Livre
qui passe dans la distance.
Opticienne au bain
révélateur.
Dans les plis de l’eau passante.
Je veille.
Mais c’est l’incipit de ce même poème, que je lance, en guise d’envoi :
Une lyre loin, que dit-elle ?
Elle fait un bruit de corde de mer,
le chant-courrier des vagues dessous,
harpe d’ondes vers le nom-cercle,
comme une grille libre d’images.
Elle lance la tresse de mots
d’eau et d’air vers
famille portée.
Philippe Beck, à lire, une fois encore à lyre-d’elle [17].
La scordatura y est aussi virtuose que chez Heinz Ignaz Biber [18].
[1] James Sacré, Le désir échappe à mon poème aux éditions Al Manar.
[2] Claire Nouvet cite Jean-Louis Chrétien : La Voix nue. Phénoménologie de la promesse, Minuit, 1990, p. 342. Voir aussi son analyse de l’appel du beau chez Platon et le Pseudo-Denys dans L’Appel et la réponse, Minuit, 1992, p. 16-44.
Dans la veine de ses travaux sur Augustin aux PUF, Jean-Louis Chrétien vient de donner dix brèves méditations (sur autant de mots) réunies sous le titre : Pour reprendre et perdre haleine, aux éditions Bayard, dont je me plais eu égard à ces considérations sur le travail de Claire Nouvet, d’indiquer l’une d’elles : Attention, et son incipit : « Il appartient à la plus haute attention de s’oublier, et comme de se perdre, en ce à quoi elle est attentive, et nous ne faisons guère attention à l’acte d’être attentif que lorsque précisément nous ne parvenons pas, ou pas assez, à l’accomplir. »
[3] Claire Nouvet, Enfances Narcisse, éditions Galilée, 2009.
[4] L’expression « maître livre » est une allusion directe à cet autre paru en juin 2009 aux Presses universitaires du Septentrion, Abélard et Héloïse : la passion de la maîtrise.
Claire Nouvet est professeur associé à l’université Emory d’Atlanta (département de français et d’italien ; elle est également « graduate » de l’institut de psychanalyse de cette université. Elle a coédité Minima Memoria : Essays In the Wake of Jean-Francois Lyotard, Stanford University Press, 2007.
[5] Le sous-titre Moments d’hospitalité littéraire autour d’Antonin Artaud, précise bien la problématique et l’objet de l’étude. Cf. in Bulletin critique du livre en français, n° 676, 1 déc. 2005 : « À partir de la figure centrale d’Artaud, mais aussi de figures non moins marquantes – celles de Beckett, Sarraute, Char –, il s’agit pour A. Milon de réfléchir sur une écriture de soi, en tant qu’« accueil » de « soi à soi, sur soi, pour soi et par soi », mais aussi dans une « ouverture vers un autre que soi », en opposition à un « écueil » qui consisterait en un repli narcissique. Il faut s’écrire, non pour se « décrire », mais « pour recevoir un hôte ». A. Milon s’inscrit dans la lignée de Deleuze et Guattari, citant à son tour Proust pour qui « les beaux livres sont écrits dans une sorte de langue étrangère ». Il s’agira ainsi, pour retrouver Artaud, de souligner combien ses cris mêmes sont des « signes de vie », au même titre que les portraits de Bacon ou les récits de Sarraute, touchant au plus profond l’ensemble des hommes, refusant l’« effet miroir » en retournant à l’essentiel de l’être. »
[6] Alain Milon, L’écriture de soi ce lointain intérieur, Moments d’hospitalité littéraire autour d’Antonin Artaud, encre marine, 2005.
[7] Cf. cette note sur Nathalie Sarraute / Usage de la parole, usage de l’écrit.
[8] « Cette différence entre l’addition et la soustraction dans l’accueil se retrouve, sur un autre registre, dans le rapport que le lecteur entretient avec le livre. Dire d’un livre qu’il apporte quelque chose - j’ai aimé ce que j’ai lu -, cela revient à figer le lecteur dans son rôle de lecteur. Dire au contraire d’un livre qu’il retire quelque chose à son lecteur - ce que j’ai lu, je voulais l’écrire -, c’est inviter le lecteur à sortir de sa posture pour l’inciter à écrire même si, en fin de compte, cela doit finir par une frustration et une déception. », note Alain Milon.
[9] Voir cette note de Michel Gribinski traducteur d’Adam Phillips, Winnicott ou le choix de la solitude, aux éditions de l’Olivier :
Primitive agony : angoisse disséquante primitive
Primitive agony est habituellement traduit par « agonie primitive », et c’est cette traduction, ou plutôt ce refus de traduire que j’ai suivi dans le livre de Winnicott intitulé La Nature humaine. Mais agony veut dire « angoisse intense », et d’ailleurs il arrive à Winnicott de parler de castration agony - intense angoisse de castration, et non « agonie de castration).
La primitive agony est une désindividuation qui débouche pour le sujet sur l’impossibilité de toute autre représentation. L’individu est défait de ce qui le relie au sentiment d’être un individu : la psyché est séparée du soma, le sujet désassujetti du sentiment d’intégration, défait de toute prise, du sens du réel, de la relation aux objets, défait du sentiment de continuité de l’existence, etc. C’est une dissection à vif des liens organiques que le sujet a avec lui-même et le monde et, dans « La crainte de l’effondrement » comme ici, j’ai rendu primitive agony par « angoisse disséquante primitive). « Primitive » fait d’ailleurs un peu mystérieux et ne veut pas dire grand-chose. Il faut entendre que la chose a déjà eu lieu, alors que le patient craint qu’elle ne se produise dans un futur plus ou moins immédiat.
M.G.
[10] Claire Nouvet a recours à l’édition des Belles Lettres texte traduit et établi par Georges Lafaye, coll. Budé ; ce texte établi est émendé, présenté et traduit par Olivier Sers, pour une version "poche" aux mêmes éditions, restituant, est-il précisé le phrasé et la frappe poétique des hexamètres latins.
Il est possible de disposer du texte et d’une traduction « en ligne » par les soins de l’université de Louvain.
[11] Ce livre a fait l’objet des lettres des 3 septembre et 8 octobre 2009.
[12] Littérature, n° 102, mai 1996
[13] Je souligne.
[14] On trouvera trace de la « conversation » de Claire Nouvet avec Maurice Blanchot, dans l’échange ci-après mentionné :
Il faudrait citer in extenso une lettre adressée par Maurice Blanchot à Claire Nouvet dans le cadre d’un numéro de Yale French Studies (n° 79, « Literature and the Ethical Question », 1991, p. 5 et 7. ) sur la littérature et la question éthique, lettre d’une richesse inouïe, mais que l’on ne peut rapporter ici dans sa totalité. N’en citant donc que l’ouverture et la conclusion, il faut peut-être préciser que c’est à Mallarmé et à Hölderlin - à des écrivains donc - que Blanchot en appelle dans le corps de sa lettre pour penser le rapport qu’il interroge. Cette lettre, fortuitement, est intitulée « Énigme » :
Chère Madame,
Pardonnez-moi de vous répondre par une lettre. Lisant la vôtre où vous me demandez un texte qui s’insèrerait dans le numéro d’une revue universitaire américaine (Yale) avec pour sujet « La littérature et la question éthique », j’ai été effrayé et quasiment désespéré. « À nouveau, à nouveau », me disais-je. Non pas que j’aie la prétention d’avoir épuisé un sujet inépuisable, mais au contraire avec la certitude qu’un tel sujet me revient, parce qu’il est intraitable. Même le mot « littérature » m’est soudain étranger.
Qu’en est-il de la littérature ? Et ce « et » entre littérature « et » éthique ? [...] je me souviens d’un texte sur la littérature où il est dit que celle-ci a un clair destin qui est de tendre à la disparition. Pourquoi alors parler encore de littérature ? Et si on la met en rapport avec la question de l’éthique, est-ce pour nous rappeler que l’exigence d’écrire (son éthique) ne serait rien d’autre que le mouvement infini par lequel elle en appelle vainement à la disparition ? [...]
Et j’ajouterai pour balbutier une réponse à votre question sur l’écriture et l’éthique : libre mais servante, face à autrui.
Cité par Patrick Poirier, Études françaises, vol. 37, n° 1, 2001, p. 99-116. « De l’infigurable visage ou d’un langage inconnu chez Lévinas et Blanchot ».
[15] Je souligne.
[17] Le recueil est paru aux éditions Nous, dirigées par Benoît Casas. le livre contient un CD, avec lecture de quelques poèmes par l’auteur. Un premier commentaire en a été donné par Aurélie Loiseleur sur sitaudis.fr
[18] Biber utilise la scordatura, ce procédé qui consiste à accorder les cordes du violon à des hauteurs différentes pour chaque sonate, à la fois pour rendre possibles des exploits techniques irréalisables avec l’accord habituel et pour obtenir, grâce au changement de tension des cordes, des sonorités variées qui contribuent à l’émotion recherchée dans chaque sonate. Pour le violoniste, ceci suppose une permanente contradiction entre l’ouïe et la vue, puisque ce qu’il lit peut ne pas être ce qu’il entend.