03/09/2012 — Clarice Lispector, Benjamin Moser, Hélène Cixous, Mara Negrón, Olga Borelli, Christophe Bident
« O que falo nunca é o que falo e sim outra coisa. Quando digo “águas abundantes”, estou falando da força do corpo nas águas do mundo. Capta essa outra coisa de que na verdale falo porque eu mesma nâo posso. » [2]
Circonstances
Les lignes qui suivent sont dues à la circonstance pour une part, mais on tâchera de le faire sentir, viennent de beaucoup plus loin...
Pour la circonstance, au cours de travaux de lecture occasionnés par celle du Geste théâtral de Roland Barthes [3], une conférence donnée au Brésil par Christophe Bident amène à prendre connaissance parmi des recherches conjointes entre des universités de Rio et celle d’Amiens, de la parution d’un recueil, Anacronismos [4], dans lequel figure, sa contribution, en portugais brésilien, "A grande neutralidade viva" ; il est démontré magnifiquement ceci :
« Le neutre cristallise, dans le récit de Clarice, le retentissement de l’émotion. Il travaille, à sa manière, les limites de l’être humain, ici, féminin : l’animal, l’abject, la matière, le meurtre, la folie, le dehors, l’hyper-sensibilité. Barthes, Blanchot et Foucault ont probablement ignoré Clarice. Pourtant, ils auraient pu lui rendre un hommage comparable à celui que Lacan offrit à Duras : « Duras s’avère savoir sans moi ce que j’enseigne » (Lacan, 1965). »
On imagine la relecture de A Paixão segundo G. H. [5] qui ne compte pas moins de 70 occurrences du champ lexical du neutre.
Circonstance connexe, la présence à portée de main de l’immense biographie de Benjamin Moser, Pourquoi ce monde [6], récemment parue aux éditions Des femmes-Antoinette Fouque, et il y a peu un article enthousiaste de Tiphaine Samoyault dans la Quinzaine littéraire (n° 1065, 16 juillet 2012), un excellent article, même si je ne partage pas jusqu’au bout ceci : « La biographie de Benjamin Moser est extraordinaire. Elle nous apprend que ce n’est que dans les mauvaises biographies que les vies sont moins intéressantes que les œuvres. Dans les bonnes, comme l’est celle-ci, les vies sont pleines, denses, tragiques et bouleversantes ; œuvres à leur tour. » en ce sens que rien n’égalera jamais les livres de Clarice Lispector pour ce qui est du registre de la vie — c’est un adepte de la lecture "existentielle" (v. Rachel Bespaloff) qui parle —. Ce disant, il y a tout lieu de lire cette biographie pour tout ce qu’elle ouvre sur les œuvres.
Tiphaine Samoyault ne manque pas de mentionner outre le rôle des éditions Des femmes [7], « la voix amicale » d’Hélène Cixous ; en effet depuis Vivre l’orange, puis avec L’Heure de l’étoile essentiellement (mais il est bien d’autres articles, et de nombreuses heures de séminaire (Paris 8 et Collège international de Philosophie), direction de thèses...), l’auteure de Revirements pour citer le dernier livre aux éditions Galilée dont il sera dit quelques mots [8], n’a eu de cesse que l’œuvre de la brésilienne soit mieux connue, n’hésitant pas à lui mêler ses propres mots (ceux de sa poétique) ce qui lui a valu d’encourir les reproches d’une universitaire londonienne, Elena Carrera [9], spécialement de “poetic rather than scholarly writing”, et ceci qui ne laisse pas d’étonner : “her own text does not really leave much space for her readers’ own subjectivities.” [10]. La spécialiste de Thérèse d’Avila [11], inspirée peut-être par un titre d’une des ses éminentes collègues — "femme d’écriture et de pouvoir" comme s’intitule le livre (passionnant) de Dominique de Courcelles [12] —, garde sévèrement la clôture.
Risquons un autre tressage, celui indiquant que le pouvoir de la littérature se situe précisément dans son impouvoir, foi de blatte littéraire, ce qui ne donne nullement le cafard...
Clarice, une vivante
D’avoir lu un jour, relevé par Hector Bianciotti : « Bien derrière la pensée j’ai un fond musical. Mais plus en arrière encore, il y a le cœur battant. (...) Je fais tout mon possible pour écrire au hasard. Je veux que la phrase advienne. Ce que je sens n’est pas transmissible. (...) La béatitude commence au moment où l’acte de penser s’est libéré de la nécessité de la forme. [14] » m’a rendu définitivement — inconditionnellement, “lispectorien”.
L’article (Le Monde, 17.04.98 ), commençait ainsi : « Ainsi, avec Un souffle de vie, ouvrage posthume, s’achève la publication en français de l’œuvre de Clarice Lispector, l’un des grands écrivains brésiliens et le plus singulier : une sorte de Simone Weil qui aurait été tentée par la fiction. » [15]
Je découvrais alors une œuvre qui souffle dans tous les sens du mot. Inspirante, donc, c’est aussi le mot, à lire L’Heure de Clarice Lispector, « l’auteur en vérité », par Hélène Cixous, tant dans la seconde partie de l’édition de 1989 que dans Vivre l’orange, la première, déjà publiée en 1978 [16]. Ce que confirmait L’approche de Clarice Lispector, un article de la revue Poétique (1979), repris dans Entre l’écriture (1986) [17].
Je note (« Un effet d’épine rose », réédition du Rire de la Méduse) : « C’était en 1974. C’était le moment. J’en avais assez d’aller seule en littérature. Le temps me paraissait terriblement long. J’avais déjà écrit bien des textes, des fictions, des essais, j’allais déjà vers le théâtre. Mais j’avais à ma droite un sentiment de désert. Dans mes pays croisaient en abondance les poètes adorés, philosophes mélodieux, explorateurs visionnaires et voyants. Mais il me semblait que j’attendais depuis des siècles des femmes en nombre égal. Je croyais à la prédiction de Rimbaud, naturellement. Mais quand donc arrivera le futur ? On a besoin de témoins et de prochains pour avancer dans les airs. Certes, il y avait Akhmatova, Tsvetaïeva, ou Djuna Barnes, quelques autres, Selma Lagerlof ou Karen Blixen, mais par exception. Je ne vins à découvrir Clarice Lispector qu’en 1976. » [18]
Je note encore (c’est « AA ! », la préface de Frédéric Regard) : « Leçon majeure du « Rire ... » : [...] L’avenir arrive et a lieu ; ou plutôt, il est arrivant et il aura eu lieu, manne sécrétée par le texte même, donnée en bouche par le mystère même des lettres. Les « nouvelles arrivantes » ne sont donc pas seulement ces êtres qui, renouant avec leur « inconscient » décodé, auront réinventé leurs modes d’inscription au féminin. Les « arrivantes » sont aussi les lettres du texte, ces lettres qui, échappant aux organes de contrôle, arrivent au texte du texte, à la faveur d’une dissémination de l’herméneutique, par quoi chaque mot, chaque lettre, se « gothise », s’ombre, se dédouble, s’homonymise, s’hybridise, s’androgynise, et sollicite au final moins une herméneutique qu’une hermétique, une science du décryptage. » [19]
Je note enfin, l’hermétique vient... : en portugais brésilien Água viva équivaut à Méduse (jellyfish, c’est télépatant), et de relire les Rings of Lispector (Roni Horn [20] ) alias « faire voir le jamaisvu » quand regardés par Hélène Cixous, déplis du cercle herméneutique s’il en est. Voyez :
« Cela s’est rassemblé dans le cadre ou le vase d’une chose-livre mais il a été bien entendu que le titre dirait la vérité : ceci n’est pas un livre comme les autres livres. C’est de l’eau. C’est de la vie à l’état liquide. Cette vie a pour nom propre Eau Vive. Água Viva c’est comme le nom d’une princesse ou d’une fée. Ce livre ne pense qu’à vivre, donc à s’écouler, s’épuiser, se perdre, reprendre des forces, cascader. Cette chose-livre est un portrait d’un des éléments cosmiques. En faisant le portrait de l’eau, l’artiste - est-elle ou il peintre ? Photographe poète ? - fait simultanément son autoportrait, elle entre et sort de l’eau comme elle-même en vérité. « L’auteur » ici est nulle part et partout, l’auteur est chaque partie, chaque tout, l’auteur ne construit pas, il ou elle reçoit et se mêle. Que l’auteur soit homme ou femme, on n’en sait rien ici et c’est égal, l’auteur est dedans, l’auteur fait partie du cours du texte. »
J’ajoute peu — j’ai déjà parlé de ce texte [21], sauf à mentionner à la relecture les pages sur la forme d’un livre (Imaginez un livre rond) : « Mais ce n’est pas seulement à Lispector que Roni donne l’anneau magique. Cette réflexion-re-création de Roni Horn vaut pour toute grande écriture et lecture grande : en transportant l’écrit de la pensée hors de son logis de papier et de carton, en descellant et relevant le ruban du discours pour l’amener vivant dans un espace tout autre, encore jamais vu « en réalité » mais qui n’est certes pas sans parenté ou ressemblance avec l’espace « originaire » à jamais perdu d’avant la venue au papier ou au parchemin. »
Ces quelques citations qui déguisent à peine une bibliographie, un programme de lectures — si on le désire — comme la pomme tendue dans le noir. C’est évoquer tout autant Vivre l’orange que A Maçã no Escuro, titre de la troisième partie du livre éponyme, rendu en français par Le Bâtisseur de ruines [22]. Et c’est désigner le livre de Mara Negrón : Une genèse au ’’féminin’’. Étude de la pomme dans le noir de Clarice Lispector. [23]
Une partie du projet de lecture de l’auteure (pp. 42-43), se résumait, nous dit-elle, dans une citation de L’auteur en vérité (in L’Heure de Clarice Lispector, op. cit.), où à propos des économies libidinales, j’aime à recopier : « La littérature mondiale abonde en textes d’éducation libidinale, parce que tout écrivain, tout artiste, est amené un jour à travailler sur la genèse de son propre "être-artiste", cette bizarrerie destinale. C’est le texte suprême, celui que l’on écrit en se retournant pour revenir au lieu où l’on joue à gagner ou à perdre la vie. Les enjeux sont simples. Il s’agit de la pomme : la mange-t-on ou pas ? Entrera-t-on ou pas en contact avec l’intérieur, l’intimité du fruit ? »
La Passion selon G.H. est l’un de ces fruits, et n’est guère étonnante la fascination que ce texte a pu et peut encore exercer : « la part sensible du neutre » retient l’attention de Christophe Bident, Hélène Cixous « l’étrangissime dans la plus grande proximité », Nadia Setti s’interroge : « A Paixão segundo GH, une Divine Comédie des temps modernes ? [24] », Claudia Simma pense que « La Passion selon G.H. est la matrice encore universellement signifiante, non encore prédéterminée philosophiquement, de la caverne platonique... », cependant que Michelle Bourjea déclare : « Ce que l’on éprouve à la première lecture de la traduction d’Água viva par Regina Helena de Oliveira Machado, est de l’ordre du séisme [25] » et que Maria Graciete Besse y lit une écriture rhizomatique [26] .
Pour aborder la biographie, sans se laisser prendre à l’anecdote, l’un ou l’autre de ces livres, ou mieux la lecture des deux, un préalable, le premier pour sa dimension philosophique (c’est un des grands textes du XX° siècle, Hélène Cixous d’avancer : « Si Kafka était une femme. Si Rilke était une brésilienne juive née en Ukraine. Si Rimbaud avait été mère, s’il avait atteint la cinquantaine. Si Heidegger avait cessé d’être allemand, s’il avait écrit le roman de la terre... » [27]), le second pour son impressionnante force poétique.
Alors les quelque 450 pages (grand format), les 46 chapitres (en comptant l’introduction), les très nombreuses notes et citations de la biographie de Clarice Lispector par Benjamin Moser paraîtront plus légères. Une vie (1920-1977) y est rapportée avec force détails, dans son ou ses contexte(s) (les origines ukrainiennes, Recife, puis Rio de Janeiro, les obligations de la vie d’une femme de diplomate, les souffrances d’une mère, le poids de la réputation de "monstre sacré") afin d’y situer les oeuvres, de la plus précoce : Près du cœur sauvage (Clarice a 23 ans) à la parution posthume de Un souffle de vie, grâce aux soins d’Olga Borelli [28], l’assistante dévouée de la dernière décennie. Il est sans doute intéressant de relever tout autant la prégnance de la culture hassidique originaire, en même temps que la naissance et la croissance dans la langue portugaise brésilienne : la famille Lispector fuit Tchechelnik suite aux pogroms qui sévissent alors, et Clarice arrive au Brésil âgée de deux mois.
J’observe avec intérêt que Clarice Lispector épuisa son psychanalyste, ajouterai-je pour le plus grand profit de la littérature ?
et pour bientôt : « gênero não me pega mais »...
« Lectures lispectoriennes entre Europe et Amériques », un colloque franco-brésilien, s’est tenu à Paris du 12 au 14 mai 2011, organisé par Nadia Setti (Paris 8) et Maria-Graciete Besse (Paris 4), avec cet argument : « C’est dans le but de poursuivre la réflexion sur l’écriture lispectorienne à partir des grandes questions critiques du XXème siècle que nous proposons de soulever la problématique des genres à la croisée du genre littéraire et de la pensée de la différence sexuelle. Ce sera l’une des phrases les plus emblématiques de la poétique d’Água viva, « gênero não me pega mais » – « le genre ne m’attrape plus » –, celle qui nous donnera le point de départ pour interroger la prégnance de cette œuvre au croisement de disciplines et épistémologies diverses – critique littéraire et philosophie, biographie et correspondance, représentation picturale et imitation –, en insistant dans l’approche critique sur les grandes questions posées par les études de genre et la subjectivité postmoderne. »
Les actes de ces journées [29] sont à paraître bientôt...
[1] « tenho por dom a paixão, « j’ai pour don la passion », s’inclut dans : « O que te direi ? te direi os instantes. Exorbito-me e só então é que existo e de um modo febril. Que febre : conseguirei um dia parar de viver ? ai de mim que tanto morro. Sigo o tortuoso caminho das raízes rebentando a terra, tenho por dom a paixão, na queimada de tronco seco contorço-me às labaredas. À duração de minha existência dou uma significação oculta que me ultrapassa. Sou um ser concomitante : reúno em mim o tempo passado, o presente e o futuro, o tempo que lateja no tique-taque dos relógios. », Água viva, pp. 46-47, cité par Joana Masó, « Langue et Figuration des arts chez Hélène Cixous, Roni Horn et Clarice Lispector » in Rêver, croire, penser, autour d’Hélène Cixous, Campagne Première, 2010, p. 266.
[2] « Ce dont je parle n’est jamais ce dont je parle mais autre chose. Quand je dis : “eaux abondantes”, je suis en train de parler de la force du corps dans les eaux du monde. Capte cette autre chose dont en vérité je parle, car moi-même je ne le peux. »
Clarice Lispector, Água viva, p. 68.
[3] Christophe Bident, Le geste théâtral de Roland Barthes, aux éditions Hermann, 2012, ouvrage dûment (on l’espère) loué ici .
[4] Ana Kiffer, Christophe Bident, Anacronismos, Letras 7, 2012.
[5] Clarice Lispector, A Paixão segundo G.H., traduction française : La passion selon G. H., par Claude Farny, aux éditions Des femmes-Antoinette Fouque, 1985, précédé de « Les mots du regard » de Clélia Pisa.
[6] Benjamin Moser, Clarice Lispector, une biographie - Pourquoi ce monde, aux éditions Des femmes-Antoinette Fouque, 2012.
[7] Celui-ci fut décisif, pour la connaissance de l’oeuvre en France, et le développement des études féminines. Antoinette Fouque précise dans l’entretien avec Benjamin Moser (395-399) : « L’écriture est une venue à la vie toujours renouvelée. Aujourd’hui, ses textes sont pris en charge, portés vers les lecteurs, et c’est sa vie que nous célébrons ». Entre autres, La Quinzaine littéraire fut régulièrement de ceux qui portèrent l’oeuvre.
[8] Les voici : publié en 2011, Revirements - dans l’antarctique du cœur rappelle : “Naturellement, on ne peut pas dire aux gens : « J’écris. Passez votre chemin. » Les lois de l’hospitalité sont implacables, à la fin la personne qui préfère écrire est condamnée à donner son manteau au voisin, à le laisser pénétrer de plus en plus profond dans la maison, à donner un baiser à la peste.” ; je trouve à ceci quelques traits lispectoriens, tandis que "Nous n’irons plus à Montaigne" si je tends l’oreille, me mène à Dujardin : “Les lauriers sont coupés” (“Nous n’irons plus au bois”), au monologue intérieur dont Joyce lui accorda la paternité, et qui se traduisit en « stream of consciousness », courant d’eau vive tant chez Cixous que chez Lispector.
Comme Xavier Person, j’ose écrire : « Je vais être clair : je ne dirai rien ici du livre d’Hélène Cixous à partir duquel j’écris ceci, puisque ce livre ne raconte rien que sa possibilité précaire, l’espoir qu’il puisse être comme livre dans sa matérialité bénéfique, musicale, incarnée, rythmiquement incarnée comme la preuve de la possibilité encore de la littérature. Je vais être plus clair encore : ce livre d’Hélène Cixous ne m’intéresse pas pour le si peu qu’il raconte. Ne m’y saisit que la force médusante de son écriture, son retour à elle-même, la folle indécence de ce retour. Ce livre, disons-le, ne raconte jamais qu’encore une fois l’impossibilité pure de raconter, il s’affronte à cela et y trouve une sorte de joie. De rage aussi bien. De folie rageuse et indécente, j’allais écrire « insupportable », tant les livres d’Hélène Cixous valent plus comme performance ».
Texte paru dans Vacarme 59, printemps 2012. Xavier Person se réfère dans son article « Une Limonade pour Kafka » à « Limonade tout était si infini » ( Limonade es war alles so grenzenlos), une des ultimes phrases de Kafka sur laquelle Hélène Cixous a médité dans le livre auquel elle a donné ce titre. Dans les pages (91-95) de Rencontre terrestre (avec Frédéric-Yves Jeannet) dont il est question, je suis heureux de rencontrer :
« Sûrement, je crois, dans les années 1980 je devais vouloir aller ailleurs, de toute urgence. Dans les années 1980, ou un peu avant déjà, mon ailleurs, l’éternel, étant sans doute rétracté, retiré dans un lointain trop inaccessible, trop éloigné d’un effleurement réel, je rêvais d’un ailleurs qui ne soit pas seulement désiré, messianisé, textuel. Un peu comme l’inespérée Clarice Lispector. » (95)
[9] Elena Carrera, « The Reception of Clarice Lispector via Hélène Cixous : Reading from the Whale’s Belly », in Brazilian Feminisms, ed. Solange Ribeiro and Judith Still (University of Nottingham Press, 1999), pp. 85-100, en ligne (pdf).
[10] « The other text on Lispector which Cixous published in 1979, ’The Approach of Clarice Lispector’ is also an example of Cixous’s poetic rather than scholarly writing. This rime, perhaps encouraged by the fact that she is writing for an academie journal, Cixous includes quotations of Lispector’s Água viva and A Paixão segundo G. H., and extends her play to erudite cross-references to the work of Hölderlin, Heidegger, Derrida and Rilke. Her mode of reading, however, is still based on the idea that readers can find themselves in the reading. She proposes that one should allow oneself to do that, as her subtitle indicates : ’Letting Oneself (be) Read (by) Clarice Lispector’. She may well succeed in encouraging her readers to read and be read by Lispector’s texts, but her own text does not really leave much space for her readers’ own subjectivities. »
[11] Elena Carrera, Teresa of Avila’s autobiography — authority, power and the self in mid-sixteenth-century Spain, Legenda, Oxford, 2005.
[12] Dominique de Courcelles, Thérèse d’Avila. Femme d’écriture et de pouvoir, éditions Jérôme Millon, 1993. De la même : Les enjeux philosophiques de la mystique, Textes réunis par Dominique de Courcelles, 2007. À lire cette recension de Daniel Vidal (ASSR, 2008).
[13] Clarice Lispector ; cité par Benjamin Moser, Clarice Lispector, une biographie, Pourquoi ce monde, éditions Des femmes-Antoinette Fouque, 2012, p. 286.
[14] Cette citation d’Água viva — le mot béatitude — rappelle les lectures attentives que fit fit la jeune Clarice Lispector de Spinoza.
[15] Hector Bianciotti, « Clarice Lispector, le cœur battant de la pensée », Le Monde, édition du 17.04.98 ; ce très bel article donne à grands traits, mais avec empathie, conviction et précision, la teneur de l’œuvre, insistant sur ce en quoi elle s’est affrontée sans relâche aux bornes du langage.
Le livre : Clarice Lispector, Un souffle de vie, aux éditions Des femmes, 1998.
[16] Hélène Cixous, L’Heure de Clarice Lispector, éditions Des femmes, 1989.
[17] Hélène Cixous, « L’approche de Clarice Lispector », Poétique 40, 1979, pp. 409-419 ; repris dans Entre l’écriture, Des femmes, 1986.
[18] Hélène Cixous, « Un effet d’épine rose », in Le Rire de la Méduse, réédition Galilée, 2010, p. 26.
[19] Frédéric Regard « AA ! » (= Amour Autre), préface de Le Rire de la Méduse, op. cit. p. 19.
[20] Pour mémoire, Rings of Lispector sont une installation de Roni Horn en écho à Água viva, chez Hauser & Wirth dans les locaux d’une ancienne banque à Londres en 2004. Un ouvrage en a été tiré, accompagné d’un essai d’Hélène Cixous Faire voir le jamaisvu, repris dans Peinetures, où il occupe les pages 71 à 122.
[21] Hélène Cixous, « Faire voir le jamaisvu », in Peinetures, Hermann, 2010, textes réunis par Marta Segarra & Joana Masó, p. 72. À propos de ce livre nos lévitations. Pour cet ouvrage, qu’on devrait rendre obligatoire dans toutes les écoles d’art, on tirera aussi grand profit de l’article de Maxime Decout « Hélène Cixous et les lettres volées », Critique 11/2011 (n° 774), p. 898-908.
[22] Clarice Lispector, Le Bâtisseur de ruines, disponible en semi-poche : L’Imaginaire, Gallimard, 2000.
[23] Mara Negrón : Une genèse au ’’féminin’’. Étude de la pomme dans le noir de Clarice Lispector, Rodopi, 1996.
[24] Nadia Setti, Paris 8, « A Paixão segundo GH, une Divine Comédie des temps modernes ? ».
[25] Michelle Bourjea, Água Viva. Au fil des mots, Analyse critique de la traduction en français de Água Viva de Clarice Lispector, Meta : journal des traducteurs, Volume 31, numéro 3, septembre 1986, p. 258-271.
[26] Maria Graciete Besse, « Água Viva de Clarice Lispector, une écriture rhizomatique », Intercambio, nº 08, 1997, pp. 39-50
[27] Hélène Cixous, « À la lumière d’une pomme », in L’Heure de Clarice Lispector, op. cit ; p. 117.
[28] Les amateurs de fioretti liront D’une vie à l’oeuvre, publié en 2003 chez Eulina Carvalho.
[29] En lire le programme. Des échos de ces journées sont en ligne sur le blog d’études lusophones de Paris 4.