09/09/10 — Bertrand Leclair, Prigent (il particolare), Littérature (156), éditions Lanskine, Xavier Bazot
L’inouï va et vient, aléatoire, perçant dans telle ou telle œuvre. Même dans le musée imaginaire, aucune œuvre n’est assurée de rencontrer l’oreille qui consente au supplice de la stridence. Les singularités ne fusionnent qu’autant qu’elles ne peuvent pas s’échanger ni s’entendre. L’universel est au prix de la séparation. Aucune dialectique ne peut relever le multiple dans l’unité.
Poématique ne prête pas à politique ni à éthique. Aucune considération pour les autres dans la « création ». À qui s’adresse l’écriture est une question inane. On fait avec des mots, avec des sensibles « physiques », des sortes de trachées vides où le silence peut-être vibrera. Personne n’en est dépositaire, comptable, ni responsable. Pas plus qu’un chat ne l’est de bondir, de griffer l’anecdote qui passe, de s’éclipser. [1]
Bertrand Leclair, Petit éloge de la paternité
« Au retour alerte dans la joie de l’été, quatre enfants coupent d’un pas vif un
pré de montagne aux ombres déjà longues. Sous les robes et les culottes
courtes luisent les mollets de cuivre, sculptés dans l’évidence d’une chair
éternelle. »
Ce « flagrant délit » de paternité, est le point d’orgue, le dernier des soixante-dix fragments qui constituent l’essai marquant de Bertrand Leclair paru chez Verticales en 2001 : Théorie de la déroute [2].
Il ne faut donc pas s’étonner que la collection "Petit éloge" en Folio/Gallimard ait fait appel à lui pour le récent Petit éloge de la paternité.
Livre, « petit » par son format, qui est un vrai livre par son contenu, les pistes de réflexion qu’il ouvre, les ressources qu’il puise dans une expérience personnelle à double titre : celle qui ressemble à la vie de tout un chacun et celle que doublent les mots, en en examinant les profondeurs, et en particulier selon une expression qu’affectionne l’auteur : leur insu, et de (ce) fait il ouvre ou ré-ouvre des perspectives sur la création en ses diverses manifestations.
Je le prends par la fin :
« Voilà ce Petit éloge terminé, à ce qu’il semble.
Tant de choses pourtant que j’étais persuadé d’avoir à dire et que je n’ai pas dites, qui n’y trouvent plus d’évidence leur place. Un père et manque, je reste avec. Chaque livre en appelle d’autres, ouvre l’horizon à de nouveaux livres. C’est la chance de l’écriture. »
L’ultime phrase fait écho au passage du Petit, cité à la page 99 : « Écrire est rechercher la chance. / La chance anime les plus petites parties de l’univers ; le scintillement des étoiles est son pouvoir, une fleur des champs son incantation. / La chaleur de la vie m’avait quitté, le désir n’avait plus d’objet : mes doigts hostiles, endoloris, tissaient toujours la toile de la chance. » [3]
Mais en attendant les livres qui viendront assurément [4], ce sera tout d’abord un retour amont sur quelques uns qui ont précédé, avant quelques éclairages donnés par le dernier.
En effet au flash final de Théorie de la déroute, ajouter pour qui ne connaîtrait pas le parcours de Bertrand Leclair [5], par exemple la quatrième de La Main du Scribe : …L’ambivalence me tenaillait, ces jours-là, dans l’attente d’une nouvelle paternité, [6]) et surtout ce quasi récit en rêve des pages 101 à 105 de Verticalités de la littérature, où — nous écrit-il — se donne « une leçon en vérité sur la figure de père, Abraham inversé, sur la figure de père que profondément, viscéralement, je désirais accomplir à nouveau, accomplir la vie. » [7]
Petit éloge de la paternité, s’inscrit dans la continuité de ces essais, affermissant en quelque sorte les points de vue, les confortant par quelques traits nouveaux. Ainsi aux pages 100 à 109, rien moins qu’anecdotiques, elles aussi, se liront avec intérêt les lignes consacrées à une lecture de L’anti-Œdipe, où Bertrand Leclair nous dit cocher la page 327 de l’ouvrage « Le premier tort de la psychanalyse est de faire comme si les choses commençaient avec l’enfant. » [8]. Ce qui aura pour effet de faire resurgir, après « lecture effrénée » [9] un texte publié en 1996 dans la revue Perpendiculaire sous le pseudonyme de Christophe Lenoir (no comment) et intitulé Paternité : « C’était un soir des vieux âges », ainsi commence-t-il, qu’un père indique à son enfant une lune pleine « comme en ce jour où l’enfant Pierrot en tomba ». Et je vous laisse avec la question répétée : « Tombé de la lune ? »
A partir de là, rien n’empêche de reprendre au récit des premières amours (adolescentes) et du surgissement des dimensions indissociées de la paternité et de création, rendus à Calais aux pages 18 à 22, où l’on retrouve le prénom Christophe euphoriquement référé au Roi des aulnes de Tournier. Voilà donc en quelque sorte l’inclusion de ce qui scandera l’essai, et qu’invoquent ces lignes :
« il semble que nos parents avaient perdu toute possibilité de transmettre avec la vie la seule chose qui en fasse un présent, l’amour de cette vie que l’on donne, son rythme et sa musique générative, l’amour du destin, en une expression nietzschéenne que l’on retrouvera : l’amor fati. »
Nietzsche sera très présent dans cet essai, tout comme Foucault, Kafka ou encore Hélène Cixous, dont nous est donné un extrait du Rire de la Méduse [10], ce que je crois très important, car ce Petit éloge de la paternité, n’a pas plus que l’écriture féminine du Rire, pour fonction de « faire phallus », mais se veut comme ce livre « énoncé créateur de présence charnelle ». Il en est ainsi du Michon de Corps du roi, « écrit en position de père », autant Vies minuscules l’avait été été en position de fils, auquel sont consacrées de belles pages [11], et pas moins du Guyotat d’Arrière-fond [12].
Le lecteur des récents romans de Bertrand Leclair, Une guerre sans fin [13], L’invraisemblable histoire de Georges Pessant [14], livres dont le simple plaisir de lecture n’est pas la moindre qualité, pourra s’il le désire constater comment le critique qu’est aussi l’auteur met en oeuvre ce qu’il énonce dans ses essais. Comme par exemple :
« L’écrivain qui réussit à m’enjoindre d’accompagner son geste, dont le rythme m’entraîne au point de me contaminer de mots qui disent une histoire qui n’est pas seulement la sienne, mais la mienne, au point que le désir surgit de poursuivre le geste qui tisse les phrases pour en habiller ma propre histoire, cet écrivain-là a gagné son pari.
J’attends d’un livre qu’il me fasse écrire - serait-ce symboliquement (au seul stylo de mes rêveries solitaires) -, qu’il provoque chez moi l’impérieux désir de sortir de la langue usuelle, d’usage, d’usure, qu’il m’incite de nouveau à prendre la parole, ouvrir la langue, la mienne, qui sans cesse se ferme et se referme dans la coquille de mon épaisseur psychique sous la pression de la langue de tous. » [15]
Ce que d’une autre manière, exprimait l’expérience fondatrice de Petit éloge de la paternité avec la notion de sortie de soi. (20)
Précisons donc qu’une partie des articles de critique de Bertrand Leclair ont été réunis dans : Au tournant, 1 : onze interventions critiques ; également un Chantier Gauguin [16]. Les deux sous forme de publication électronique [17].
il particolare 21 & 22, dossier Christian Prigent
Chaque parution de il particolare est un événement [18]. Cette fois c’est une couverture d’un beau rouge Renaissance, qui invite lecteurs et aficionados à planter les banderilles de leurs yeux dans le corps de la revue. Car il y a toujours à toréer avec les textes et dossiers proposés.
Un dossier Christian Prigent : un air de déjà vu ? certes il y eut le 4 & 5 [19]. Eh bien non, il n’y a pas redites, mais approfondissements, renouvellement de perspectives. Je ferai un choix de présentation des plus subjectifs au risque de méconnaître la richesse de telle ou telle contribution : la densité universitaire est très affirmée.
Et quoi qu’ils en aient, les chers collègues, primo, je dirai, rien de tel que Prigent par Prigent !
Et ce sont les poèmes de la section Le Monde moderne (poèmes de circonstance) dont grande est l’efficace ! Rien perdu de son charme ni de son éclat ! le X est au poil. Je ne saurais lequel "sélectionner" de ces poèmes, et n’ai pas le courage d’un centon, alors je recommanderais, air du temps oblige, l’emburquée de (body art plus) qui mieux que n’importe quel discours dit l’art du temps lorsqu’il s’explose en inhumanité.
Et ce sont les dessins, les croquis (de Grand-mère Quéquette), les photos (le costarmoricain en vélo (rouge)).
Et c’est une correspondance avec Alain Frontier, définissant GMQ comme « un livre sur la cruauté », et fantôme d’Édouard (Christian est enfant de) d’apparaître, et de donner rendez-vous, tenu : Demain je meurs, et cette confidence (qui n’en est pas une pour les lecteurs de Ceux qui merdrent) :
« Nous, nous sommes dans l’immonde du monde - parce que, paradoxalement, l’écart implacable du symbolisé, pose le monde à distance de nous (la distance optique et symbolique) et le laisse en souffrance - dans le deuil mélancolique. Ça ne fait pas pour autant que du tout noir. Il y a une jouissance là-dedans. La lumière funèbre qu’écrire projette donne aussi à jouir à l’esprit humain (d’où le rire -la catastrophe comique). C’est ainsi que j’aime Beckett, par exemple. Parce que c’est offert à l’esprit pour qu’il se reconnaisse comme esprit (comme pouvoir inaliénable de symbolisation - c’est-à-dire de désengluement de la matière stupide et de l’aphonie barbare). »
En cet endroit, retour conseillé à la lecture des quatorze poèmes offerts, dont un, tiens, (menace de grippe) ne ressemble pas à du Péguy ! (googlez messeigneurs) ou alors ajuster Une prothèse de tonicité avec Roger-Michel Allemand [20].
Je survole donc désormais. Avec Muriel Pic (il y aura du montage, [21]), qui nous parle de l’art de la leçon, et nous fait relire benjamino more Demain je meurs, sans oublier que nous avons affaire à des professeurs (il y a certes, des différences de style), avec cet incipit couillu :
« Qui a oublié Le Professeur ? [22] Inoubliable professeur qui se fait donner des leçons d’érotisme dignes d’une Histoire de l’oeil. La leçon ne sent plus tant la naphtaline que la transgression et les huiles de massage coco-vanille que l’on peut acheter à la sortie d’un Peep-show [23]. « Car il faut bien dire qu’il y a toujours trop de testicule, même en nos pensées les plus sublimées. » [24] »
Bénédicte Gorrillot, exégète reconnue de l’oeuvre [25] nous fait passer par le Cent Quatre avec les « 104 slogans pour le Cent Quatre », qu’elle présente ainsi :
« Car, après le succès de Demain je meurs, il fallait renverser la vapeur, abandonner la prose trop visiblement et lisiblement narrative. [...]
Voilà donc « 104 slogans », pour fouetter à nouveau la croyance que les mots disent les choses [Par parenthèse, même jubilation, avec Quatre caisses d’espace, livre d’artiste, aux éditions Carte Blanche [26] ]. Prigent retourne au quatrain, au vers (pas n’importe lequel : le décasyllabe de l’ancienne épopée) et à la verticalité piétinante du poème :
« Au lenquatrecem’ ? - Au lenquatreçuche ! [5/5]
Au lenquatremic ? - Au lenquatreciche ! [5/5]
Au lenquatre (sic !) ? - Au lenquatredu ! [5/5]
Au nenquatredu navenquatrada ! - vu ? [5/5 + 1] » (v. 85-88)
Ici, aucune histoire. Pas d’anecdote filée, pas de biographie. Au 104, aucun père ne meurt ou ne mourra demain. Un fils fait des calembours, parle quasi pour ne rien dire et adjure d’en faire autant : « Carambole idiot pour casser la cangue l » (v. 50). Et, pour être sûr d’être entendu, il reprend : « Passe ! Dévale ! Ne note que glissades ! » (v. 66). En effet, on glisse, on trébuche souvent sur les courts-circuits sonores du « lenquatrecem », sur ces mots défigurés selon tous les procédés possibles de l’altération formelle... »
Je glisse, juste pour citer les noms des autres contributeurs (dans l’ordre d’apparition et en omettant les précédents) : Alain Farah, Samuel Lequette, Sophie Simon, Pascal Commère, Agnès Disson, Fabrice Thumerel, Jean-Pierre Bobillot, Stéphane Bérard ; en effet il particolare, c’est encore beaucoup d’autres textes ou études comme par exemple avec ceux, de toute beauté et de pensée, de François Warin : Déclinaison du cube le "livre d’artiste" de Deleatur (avec des dessins de Daniel Roth), Galerie Artena, Marseille 2005.
Le quatrième de ces textes : Mémoire(s), pourrait faire lignes de la revue :
« 4 - Mémoire( s)
Si le titre - Deleatur - ne nous mettait en alerte on serait tenté de n’admirer que le goût, la réserve, la sobriété formelle de ces dessins. Et il est vrai, l’art moderne nous l’a appris, le seul sujet de l’art, c’est l’art lui-même. Mais nous savons aussi obscurément très bien que l’art se dévoierait s’il se voulait simplement « artistique », qu’il se condamnerait s’il restait narcissiquement occupé à se réfléchir ou s’il revendiquait sa clôture et demeurait, intransitivement, son propre référent. [...] Le motif ici, s’il renvoie à l’histoire de l’art moderne [...] tient d’abord une promesse : ces dessins s’occupent moins de soi qu’ils n’ont souci du monde et s’ils font œuvre, c’est d’abord parce qu’ils font événement. »
Les reproductions sont sans reproche, comme la pensée y est sans peur. Il y a lieu, c’est le mot, d’être reconnaissant à la revue d’en diffuser la teneur.
J’ajoute trop rapidement, l’« interview farceur » (1978) de Denise Morin-Sinclaire, l’épouse de Pierre Klossowski [27] par Sylvie Quesemand-Zucca ; qui aura pu avoir en main la version princeps de La Monnaie vivante, avec les photographies de Pierre Zucca, retrouvera Denise telle qu’elle n’est pas Roberte.
Je mentionne Rime de Guido Cavalcanti, en bilingue et traduit de l’italien, par Danièle Robert : In questo mondo non à creatura/sí piena di bíelta né di piacer ; e cchi d’amor si teme, lu’ assicura/vostro bel vis’ a tanto ’n sé volere. [28]
Je n’omets pas Éric Clémens et son "Motilité, émotion, commotion", pour saluer Pierre Ouellet, et pour partager l’épreuve de l’éprouvant. Enfin, les Palpations de David Christoffel qui ferment la marche de la revue, proposent la relecture de la précédente livraison, s’interrogeant : « où mettre le doigt alors que l’engrenage bouge très bien tout seul ? » Que dira-t-il donc la prochaine fois de « Lalangue » en un seul mot, qui elle l’ouvre, la marche de cette livraison-ci ? L’apparole étant à Hervé Castanet, directeur de la revue, psychanalyste de son état.
Littérature, n° 156 ; Effacement de la poésie ?
Relativement à la « rentrée », ce numéro de Littérature relève du temps vertical, puisque de décembre 2009, et la question, les questions posées demeurent.
Pour ce qui est de l’effacement de la poésie, Christian Doumet, qui introduit le propos [29] , nous met de suite dans le bain, à la suite de la fameuse poétesse Ono no Komachi, et tout en nous rassurant sur la force de l’indélébile, constatant que l’effacement n’est jamais une simple disparition, et que ce qui disparaît fait place à ce qui vient, il ne s’en inquiète pas moins : « la question, écrit-il, est d’une toute autre importance dès qu’on mesure sa portée anthropologique, la cessation de l’activité poétique ne représente pas un avatar économique dans les échanges humains, mais une défiguration de ce qui nous fonde à échanger ».
Fort de cet avertissement on lira les sept essais qui charpentent le tout non sans avoir noté qu’un « Cahier de poèmes » relève le défi de la parole risquée, rassemblant des contributions de certains des auteurs : Pierre Drogi, Alexis Pelletier, Jean-Claude Pinson, à qui se sont associés Claude Mouchard et Jean-Baptiste de Seynes.
Je trouve ce choix particulièrement pertinent d’associer le poème à une pensée du poème, qui si exigeante qu’elle soit, et elle l’est, pourrait en masquer l’énergie, par effets de discours. Parcourons l’ensemble mêlant l’un à l’autre.
Alexis Pelletier (Prête moi ton effaceur) observant que Je n’est ce que les autres lui ont permis d’être, nous adresse un SMS, qui nous vaut ritournelle, si ce n’est berceuse :
« Bonne nuit mon cœur même si pas grand-chose le mien
J’ai su en t’envoyant ce SMS que c’était un poème qui commençait
Qu’il m’enverrait sans doute très loin de l’instant où je l’écrivais
J’ai vu un dixième de seconde peut-être tout ce qui s’ouvrait en lui
Tout ce qu’il disait du monde ou plus exactement
D’une façon d’être au monde
La mienne peut-être
Et je savais aussi que comme tout poème tu n’y répondrais pas
Personne n’a jamais répondu à un poème
Ça n’attend pas de réponse un poème
C’est pour ça que c’est gommé du monde et
Comme effacé de la conscience
Et partant si présent pour moi le cœur du réel
Son écoute en somme
Bonne nuit mon cœur même si pas grand-chose le mien »
Ce bonne nuit moqueur va bon train quelques quatre pleines pages, non sans moments d’explosion rythmique.
Jean-Claude Pinson (« Lançons donc du blé à travers l’éther ») nous dit avec Mandelstam d’insister. Voici les stations de son parcours :
Perte d’auréole (avec Pouchkine) ; Royauté secrète (avec Hofmannstahl) ; Pastorale ; De l’hymne ; Ci-devant Poésie ; De l’autorité de la poésie ; Poésie et expérience, derechef ; Leçons du haïku ; De l’apostasie et du cynisme poétiques ; Acméisme. Les familiers de l’essayiste [30] y reconnaîtront une vastitude de connaissance, de questions, d’analyse, de traits éveilleurs : ce texte et sa bibliographie relancent l’exploration au terme de laquelle se révèle/réveille une « naïveté seconde » que l’inédit : Alphabet cyrillique, extrait d’un livre en cours, donne d’épeler, et c’est l’autre Pinson (le même cependant [31] ) celui des recueils de poèmes qui réapparaît avec sa cohorte de personnages récurrents et fringants : Caelebs, Aie, Beaudelaire (sic), Giacomo, auxquels s’adjoignent Pouchkine et musicalement Chosta, « à cause d’une histoire banale, une histoire de seconde langue qui commence au lycée : On écoute le Chant des forêts. »
On le sait, Michel Deguy (Le débat) fulmine contre le tout-culturel ; il nous fournit ici quelques points de contre-programme : L’attachement, La comparaison, La traduction et termine sur ces points : le témoignage, les forces imaginatives, qui ne sauraient se dire que paraboliquement, et enfin comment la déposition des croyances peut conserver les reliques en pensée, comme véhicule de la translatio studiorum en cours [32]. Quant au cahier de poèmes, c’est son compagnon de Po&sie qui fournit la matière, avec l’interpellation de Claude Mouchard : Et si ce n’est maintenant quand ?
Christian Doumet, avec La fin de L’Âge des poètes (Badiou), remarques sur un philosophème, conduit une analyse qui l’amène à penser la question historialement : seules les oeuvres font époque : « notre présent, dit-il, le présent du nous auquel nous nous rallions de tout notre être-dans-l’histoire, est un étoilement d’efforts vers le sens et le non-sens projetés dans toutes les directions du temps. [33] »
Ajoutant, concluant avec Freud sur notre passagèreté : « Le propre de l’époque où se croisent Rimbaud et Celan, mais aussi bien Hölderlin que Mandelstam, c’est que l’idée d’un commencement et d’une fin n’entre pas dans sa définition. Qu’elle ne connaît pas de limites que celles que lui confère notre libre présence aux oeuvres. Qu’elle est à notre main, à notre faire, à notre usage ».
Essayons de ne pas aller trop vite, (cela sera hélas), mais les quelques mots qui seront inscrits le sont pour insister sur la nécessité de l’écart réflexif qu’offre ce numéro de Littérature, qui n’est rien moins qu’une question de civilisation en tâchant de ne pas pompièrement galvauder la belle expression d’Edgar Morin, même et surtout s’il y a le feu.
Pour Pierre Drogi (Effacements du poème), je copie l’excellent résumé : « L’effacement serait la façon dont « la parole trouve la juste place qui en fait un poème », et l’exploration de son rôle peut éclairer la façon dont une parole, identique en tous points à une parole « ordinaire », constitue cependant un poème. Le chant de la Joséphine de Kafka illustre cet enjeu [C’est de mon point de vue, le point fort de la « démonstration »] , pendant qu’une réflexion sur la violence de la nomination, de la recherche du mot « juste », donne un sens au fait de sortir les objets et les mots du circuit des échanges, ce qui fait de ces derniers à la fois plus et moins qu’un moyen de communication, ce qui nous mène à Alice, Max Jacob, et un poème de Roubaud dont la prosodie dépend d’un effacement - pendant que la poésie exige l’effacement du narcissisme. »
L’auteur d’Afra/vrai corps [34] donne au cahier de poèmes, une suite : levées, 2006-2007, dont ce poème pourrait faire écho aux propos de Christian Doumet :
« se réjouir
se réjouir de la fin du jour
se réjouir de l’enveloppement de ce qu’aucun nomme forêt
quand surpris surpris
es lohnt sich sans mérite
"gratitude" "fin du jour" quitter toute
forme
saisi juste par l’odeur (aigre)
émanée soudain des pins
se réjouir erroné
se réjouir comme d’une aventure, de la fin du jour »
Je n’insiste pas outre-mesure sur Christian Prigent : « L’effacement poétique à l’oeuvre » par Bénédicte Gorrillot qui prolonge une étude déjà donnée ailleurs [35] , si ce n’est que le paragraphe Ut in-fantia poiesis, à partir de « Moi opine à je » (Grand-mère Quéquette, p.14) offre un développement des plus remarquables d’une parole en perpétuelle reconfiguration, « pur jus, emmi les flux », et dont l’effacement est la condition même de son existence, non de sa disparition.
François Cornilliat, avec Marard et Ronsot, nous conte « un temps que les moins de quatre cent vingt ans ne peuvent pas connaître » ! et fait s’entrecroiser deux vies que leurs descendances (poétiques) respectives ont passé leur temps à vouloir s’entr’effacer.
Jean Baptiste de Seynes en donne un raccourci saisissant, avec séparés par la blancheur de la page ces deux vers :
...qui ne traque le petit dieu du Trouve en ses hailles
trouver guenilles qui nous aillent...
Les éditions Lanskine
(Nantes) [36] m’offrent comme une manière de répons à l’antienne de Littérature avec ces trois titres assemblés : après Temps mort, Je ne suis plus l’absente, Puisque Beauté il y a.
Ces trois recueils, très élégamment présentés (on notera in fine la mention Enrichissement typographique, et c’est vrai ; on appréciera également la délicatesse du prière d’insérer) ont pour auteurs, respectivement : Paul de Brancion [37], Jacques Estager, et Nathalie Riera [38].
Dans la trépidance de la rentrée, ces recueils offrent :
— des pauses de légèreté : Rouge la lumière du féminin, légèreté, fulgurance/ enfance/ terre et fougère qui raniment l’air de la chambre// à mon retour aux bruits clairs/ où mes pas sont limpides et les murs franchissables. (Nathalie Riera, p. 53),
— une provision d’adjectifs, de rythmes joueurs : La grille est dorée, elle est à la place du vent, c’est/ alors, dans la cour ; c’est toujours dans un temps/ enenfantin, grisé, soiré et où le temps est fleuri, où les/ fenêtres fleuries, au haut de la ville et la ville est au / bas, le soir, sont et partout le soir puis le temps. (Jacques Estager, p. 39),
— ou le rappel d’autres urgences à voir et à penser. Ainsi le poème qui clôt le recueil de Paul de Brancion, avant le plan rapproché de la photographie de Joseph Barrak, prise dans la vallée de la Bekaa, et dont un plan large ouvre le livre : Un bédouin porte le corps d’un enfant, mort dans les/ bombardements./ Neveu, fils de son frère./Sous le voile rouge, son regard trahit l’effroi retenu./ Il est accroupi dans un pantalon de costume mal coupé./ Pietà/ écart du temps mort et du temps vivant. (p. 67)
Et pour lever le camp en littérature : Xavier Bazot
Évoquer en ce point Camps volants, de Xavier Bazot [39], n’a rien de fortuit eu égard à une actualité des plus incertaines, et dont l’humeur se trouve forcément assombrie. Une bonne fortune toutefois veut qu’un des essais critiques de Bertrand Leclair cités plus haut, pourra rendre courage quant aux pouvoirs de la littérature, et aux capacités de contamination de ceux qui en sont habités, et Xavier Bazot, quelques autres [40] l’ont aussi remarqué, est assurément de ceux-là.
Et pour mener à l’essai de Bertrand Leclair aux éditions publie.net, je reproduis ceci :
« On comprend mieux, dès lors, que si le travail de Bazot peut prendre du sens, ce n’est certes pas en arrêtant ses personnages à son tour par ses descriptions, en les figeant dans une suite d’images ou dans une écriture argotique, aussi colorée serait-elle. Ce n’est pas en arrêtant sa phrase, en l’arraisonnant au goût du jour. Cela passe par une exigence stylistique extrême et un véritable dépouillement narcissique dans « l’écriture de soi » (qui n’est pas l’écriture du moi, qui est le contraire - qui est le fruit d’une des plus belles traditions littéraires françaises, de Montaigne à Leiris). Cela passe par une capacité à disparaître en tant qu’individu socialement normé : disparaître, non pas au sens de mourir, mais au sens de se libérer à son tour, dans le geste d’écriture, de tout ce qui entrave, arrête, arraisonne, et se libérer d’abord, dans l’écriture, par et grâce à l’écriture, de tous les attributs sociaux et narcissiques qui sans cesse nous entravent.
Ce travail joue sur l’ensemble de la composition (du livre), mais gît aussi dans chacun de ses détails, et d’abord à l’échelle de la phrase - et l’on pourrait en multiplier les exemples. Celui-ci, presque au hasard de Camps volants :
« Une famille de renards gîte dans les anfractuosités du sommet rocheux, au crépuscule on peut les entendre qui glapissent, avant-hier la femelle musardait sur la ligne de faîte, la talonnaient ses renardeaux ».
Cette phrase n’est-elle pas parfaite ? Son balancement, sa progression de rôdeuse, sa musicalité à pattes de renard qui n’entament en rien la précision extrême du vocabulaire, et bien sûr la chute où les mots sont la chose, puisque les renardeaux sont à la traîne et flemmardent en arrière, cette phrase n’est pas “tombée sous la plume”. » [41]
[1] Jean-François Lyotard, La chambre sourde, Galilée, 1998. Sous-titre : L’antiesthétique de Malraux. Cet exergue, en manière de remerciement à Bertrand Leclair, dont Verticalités de la littérature m’a fait découvrir ce livre extravagamment beau.
[2] Bertrand Leclair, Théorie de la déroute, Verticales, 2001, fragment 70 p. 183. Mona Chollet décrit l’ouvrage comme « une marelle menant au ciel » ; je souscris à son conseil : « Ne passez pas à côté de ce livre ! »
[3] Il faut écouter Bataille, précise Bertrand Leclair, jusque dans la chute qu’il convoque lorsqu’il affirme : « Écrire est rechercher la chance. » Cette phrase est d’une beauté insondable si l’on veut bien commencer de la déployer un peu, comme l’a fait Cécile Moscovitz dans la belle analyse qu’elle a consacrée au Petit, sans doute le plus ésotérique des textes que Bataille ait jamais écrits, dans l’édition Pléiade de ses Romans et récits [v. la recension du n° 152 de Littérature, « Bataille écrivain », coordonné par Laurent Zimmermann.] : la chance ici « est évidemment liée au hasard, à l’aléa, à la coïncidence, au désir, à la légèreté de l’insouciance et au caprice du destin, aussi impérieux qu’un caprice d’enfant. [ ... ] L’innocence authentique, l’ignorance touchant l’avenir, c’est la chance, et la chance est peut-être un autre nom pour la grâce, si l’on veut rester dans le domaine de la théologie et comme Bataille le dit lui-même dans la "Discussion sur le péché". [ ... ] Conformément à son étymologie (cadentia), la chance est échéance, elle échoit sans qu’il y ait effort, ni mérite, ni action de la part du sujet, mais en tant que telle elle désigne la chute de celui-là qui a obéi à sa cruelle exigence, qui a cru en elle ».
Je ne reproduis cette citation que pour dire mon accord avec elle. En ajoutant ces précisions bibliographiques :
— On trouvera la notice éclairante ce Cécile Moscovitz aux pages 1138-1156, et la réflexion sur la chance, aux pp. 1154-1156. Je me permets d’indiquer l’écho donné ici-même à la revue Littérature, numéro 152 « Georges Bataille écrivain »
— Pour ce qui est de La discussion sur le péché, la réédition attendue de ce texte (Dans les O.C. très mal située dans le tome VI) aux éditions Lignes est pour très bientôt ; avec une ample préface de Michel Surya.
[4] Ainsi sont annoncés Les Rouleaux du Temps
[5] Cf. ce tracé, à l’occasion de la publication de Une guerre sans fin, chez Maren Sell.
[6] La Main du Scribe au Mercure de France,
[7] Bertrand Leclair, Verticalités de la littérature, éditions Champ Vallon, 2005. Sous-titre : Pour en finir avec le « jugement » critique. Cet ouvrage qui plaide pour une critique de témoignage, le fait tout spécialement en cet endroit, ne séparant pas la vie de la littérature, qui sont pour l’auteur, les deux faces de la même bande de Möbius. Et donc, on lui pardonne, oh oui,« l’intrusion de cette anecdote personnelle », qui n’a en effet, rien d’anecdotique, je recopie :
« ce rêve qui me libérait de l’enchaînement matérialiste parce que je sais bien, au fond, que le temps de l’écriture ne se comptabilise pas sur des règles ou des cadrans gradués (ne s’égrène pas, mais jaillit avec d’autant plus de force que la vie est là, qui le demande) ; ce rêve en somme esquissait la brèche, l’hiatus (et donc la solution de continuité), dans le temps horizontal où je m’étais laissé enfermer moi-même sans y songer au fil des mois précédents, n’écrivant plus, ne lisant plus qu’obtus, et cette brèche m’ouvrait de nouveau à la verticalité, dimension verticale toujours à reconstruire, ou plutôt à rouvrir, qui est celle que j’habite, certains jours effectivement euphoriques, écrivant ce texte dans l’attente apaisée du fils promis et la compagnie de nouveau pleinement joyeuse des enfants (ce pourquoi, j’espère, on me pardonnera l’intrusion de cette anecdote personnelle). »
[8] Il ajoute :
En position de fils ? Je coche la page en marchant vers le métro, je lis ce qui immédiatement précède : « Du point de vue de la répression, qui n’a de sens qu’hypothétique, c’est le père qui est premier par rapport à l’enfant. C’est le père paranoïaque qui œdipianise le fils. La culpabilité, c’est une idée projetée par le père avant d’être un sentiment intérieur éprouvé par le fils. »
[9] Avoue-t-il :
« Ces quelques phrases m’ont précipité dans la lecture effrénée de ce livre imposant, savant, ardu, libérateur, qui n’est pas du tout une dénonciation de la psychanalyse, au contraire, qui veut la défendre contre la sclérose qui la menace, alors qu’à l’époque de sa parution la psychanalyse était partout triomphante, dans la vie bourgeoise comme sur la scène intellectuelle. Voilà longtemps que je pense que le monde social fonctionne en s’articulant à la peur et à la culpabilité au plus intime en chacun, ce monde où ce qu’il convient de dépasser, ce n’est pas le père autoritaire, c’est l’idée qui s’impose d’elle-même au long de nos apprentissages d’une « culpabilité d’être au monde ce que l’on est qu’il réprouve », pour citer une phrase présente dans (je crois) tous mes premiers livres. » (103)
[10] 60-62, Ce qui me fournit l’occasion d’insister sur ce texte que Tiphaine Samoyault présente en ces termes dans son analyse pour La Quinzaine littéraire n° 1021 du 1 au 15 septembre 2010, p. 15 :
« Le fait est connu : les voies de la réception sont impénétrables et la circulation des textes obéit à des circonstances plus qu’à des lois. Il n’empêche : l’incroyable fortune à l’étranger des deux textes d’Hélène Cixous publiés en 1975 et rassemblés pour la première fois en un volume, le relatif dédain dont ils ont fait l’objet en France ont de quoi surprendre ou désoler. »
J’ai dans un autre contexte, cité deux passages, me semblent - ils éclairants, de la préface de Frédéric Regard.
[11] Petit éloge, op. cit. pp. 86-91.
[12] Bertrand Leclair cite longuement, un entretien avec Nathalie Crom, pour Télérama, que l’on trouvera en ligne.
[13] [ Une guerre sans fin, Bertrand Leclair, Maren Sell, v. cette recension.
[14] « Dès les premières pages du dossier, la littérature était là », nous confie Alain Nicolas, dans son compte-rendu de l’ouvrage.
[15] Théorie de la déroute, op. cit., p. 164.
[16] C’est véritablement un « chantier », chantier ouvert depuis plusieurs années déjà ; plus exactement ce ne sont que les traces apparentes et présentables de ce chantier : toutes les pages qui suivent ont en effet été, soit éditées, soit réalisées puis radiodiffusées. Les rassembler m’a paru d’autant plus intéressant (malgré d’inévitables redites, mais que je ne crois pas majeures) que ce chantier est destiné à se poursuivre, dans l’espoir, évidemment, d’aboutir à un livre, une sorte – toute fausse modestie mise à part ! – de « Gauguin, roman », une « hypobiographie », si l’on préfère, qui aurait pour ambition affichée de restituer un geste fondamental dans une époque cruciale pour l’histoire de l’art - un geste que résume à sa façon une formule fascinante et joyeusement nietzschéenne de Paul Gauguin : « J’ai voulu vouloir ». (B. L.)
[17] Ou numérique, si ce terme est meilleur. On aura reconnu publie.net, la coopérative de textes à laquelle François Bon a donné une forme désormais bien identifiée.
[18] Françoise Santon qui a la haute main sur la réalisation de la revue codirigée avec Hervé Castanet, réussit à chaque fois le tour de force d’inscrire dans les 256 pages (d’un numéro double) de quoi réaliser un équilibre parfait entre les parties, de sorte que chacune se réalise pleinement, dossier, édito, ou pages poésie, je fais court, du plus que solide intellectuellement parlant et en plus c’est BEAU !
[19] Dont on retrouvera d’un clic le sommaire .
[21] Cette catégorie benjaminienne, Muriel Pic l’a souvent mise en valeur, on en trouvera trace ici à propos de Sebald, et également dans un collectif autour de Didi-Huberman, Penser par les images, chez Cécile Defaut.
[22] Le Professeur, éditions Al Dante, développements in Matricule des Anges et surtout la quatrième partie L’Âme du professeur ! de Ne me faites pas dire ce que je n’écris pas, entretiens avec Hervé Castanet, Cadex, 2004.
[23] Pour jeter un oeil, emprunter La Passerelle. Le texte, aux éditions Le Bleu du ciel.
[24] Demain je meurs, POL, 2007, p. 53.
[25] V. Prigent, quatre temps, aux éditions Argol, 2009.
[26] Quatre caisses d’espace, éditions Carte Blanche, 2010. L’argument :
Caisses de questions (ouvre !) : qu’est-ce-que ? qu’est-ce
Que pour ? Qu’est-ce que pour Un ? Qu’est-ce que pour
Toujours un poète ? Qu’est-ce pour un poète toujours
L’espace ? Ah, laisse, passe ! Tire-toi et casse !
Avec, exerguement : L’espace est resté voyou : il est difficile d’énumérer ce qu’il engendre. Et le plaisir d’agrapher la citation de Bataille à un « effet-Bazlen » reconduisant à Prigent, il particolare 4 & 5, et Lucette Finas lectrice des incipits de quelques livres de Bataille.
[27] Telle on la retrouve dans le catalogue de l’exposition du Centre Pompidou en avril-juin 2007, tel on le retrouve dans les souvenirs de Catherine Millot sur le site de la BPI.
[28] Il n’est dans ce monde-ci créature/ dont la beauté possède un tel pouvoir ;/ et qui se méfie d’amour, le rassure/ votre visage sur son bon vouloir.
[29] Que sa présence en ligne permet de lire in extenso.
[30] Voir la page de l’auteur sur le site des éditions Champ Vallon, sans omettre A Piatigorsk, sur la poésie, chez Cécile Defaut
[31] A lire, « la note bleue » de Jean-Claude Pinson.
[32] V. à ce sujet aux éditions Galilée, Réouverture après travaux, aux éditions Hermann La fin dans le monde et Différence et identité de Martin Rueff, recensé à parution, et dans Véracités d’Elisabeth Cardonne-Arlyck
[33] Comment ne pas songer ici à "l’étoile de la fontaine" de Todtnauberg ?
[34] Pierre Drogi, Afra/vrai corps, suivi de Nom de fée & Carnets d’éther, éditions Le clou dans le fer, 2010.
[35] Prigent entre modernisme et illisibilité, libr-critique, 13 mars 2009.
[37] Paul de Brancion, romancier, poète ainsi nous accueille son site personnel, collabore au "cabinet de curiosités" Robert le diable, blog de la revue Sarrazine
[38] Qui ne connaît les Carnets d’Eucharis ?
[39] Xavier Bazot, Camps volants, éditions Champ Vallon, 2008.
[40] Lire les extraits de presse communiqués sur le site de l’éditeur : Champ Vallon.
[41] Ce qui se poursuit ainsi :
Elle est d’un travail sans fin - Xavier Bazot d’ailleurs affirme volontiers que ses textes ne sont jamais arrêtés, qu’à la réédition des uns ou des autres le travail peut reprendre, que tant qu’il est vivant son art l’est aussi : ainsi existe-t-il deux versions très différentes de son deuxième livre Chroniques du cirque dans le désert [Le Serpent à plumes, 1995.], non seulement parce que l’édition seconde, en poche [2002], s’est vu adjoindre de nouveaux textes brefs, mais surtout parce que les autres ont été repris au présent de la narration.
Texte écrit à l’occasion de la soirée consacrée par le Conseil général du Val-de-Marne à Xavier Bazot, à l’issue d’une résidence d’écriture, et distribué sous la forme d’un fascicule.
Et qu’on pourra lire dans : Bertrand Leclair, Au tournant, 1 : onze interventions critiques, éditions publie.net.